« Quoi ?! C'est une blague là ? Tu me fais marcher ? Non, parce que sérieusement, je suis loin de me fendre la poire !
- Mattéo, calme-toi. Elle va simplement t'accompagner. C'est une couverture, rien de plus.
- Mais je m'en moque ! Trouve quelqu'un d'autre ! N'importe qui !
- Elle est parfaite aux vues de... votre passé commun.
- Ouais c'est ça ! » Non mais il avait pété une durite le tonton ! Contraindre Mattéo a passer du temps avec elle, revenait à l'envoyer au bagne. Sincèrement ! C'était de la torture de le coller avec Paolina, son ex petite amie. Elle avait le don de le mettre dans un état indescriptible, si bien qu'il en devenait quasiment dingue. La jolie brune avait partagé tellement de choses avec lui, qu'il était difficile de ne pas voir les souvenirs remonter à la surface de son esprit déjà bien embrumé. Se calmer ? Comment pouvait-il se calmer ? Il avait envie d'exploser son poing dans le mur, par simple élan de rage. Il fallait qu'il évacue, et vite ! Décompresser devenait urgent ! Vous voyez ? Et encore, il n'avait pas encore passé un seul instant avec la demoiselle Giopali. C'était la simple idée de le faire qui le rendait fou. Il allait devoir rendre service à son oncle, ça ne l'enchantait pas des masses, mais en plus de ça il devait feinter le bonheur et le bien être en compagnie de la nana qui avait réduit son cœur en miettes. Gé-ni-al ! Merci tonton !

Il repassa par l'appartement, choppant une chemise propre qu'il troqua contre son t-shirt et qu'il surmonta d'une veste. Puis il reprit ses clés, son portable et fila à toute vitesse. Plus vite il s'y rendra, mieux ça sera. Il pensait peut-être abréger ses souffrances en rendant immédiatement les armes. A peine installé au volant de sa voiture, il envoya un texto à sa complice de la journée. A se demander comment il avait fait pour ne pas supprimer le numéro depuis tout ce temps ! ''Je passe te récupérer, tiens-toi prête, où ça sera sans toi.'' Bonjour ! Ça va ? Merci, à toute ! Quelle politesse ! Du Mattéo en pétard tout craché ! En très peu de temps, il arriva à destination, prêt à faire ce sale boulot. Il patienta un petit moment devant la bâtisse, attendant à ce qu'elle veuille bien montrer le bout de son nez. Il allait jusqu'à klaxonner, montrant alors que ça n'était pas le jour, ni l'heure pour se faire désirer. Paolina finit par arriver, s'approchant de la voiture. Le jeune Dileoni fit gronder le moteur et la laisser monter. « Attache ta ceinture... » -lança-t-il froidement, pour finir par tourner la tête dans sa direction pour lui offrir le sourire le plus hypocrite et forcé qui soit. Si avec ça elle s'interrogeait encore, elle avait quelques soucis de compréhension.

Ils prirent la direction du port. Là-bas, ils allaient devoir prendre un bateau, faisant le tour des îles pour faire débarquer des touristes. La présence de Paolina était là pour duper un quelconque espion. Mattéo devait afficher un air amoureux, comme s'il amenait la jeune femme ici dans le simple but de la reconquérir. Blague, n'est-ce pas ? Si quelqu'un se devait de reconquérir l'autre, c'était bien elle et pas l'inverse ! « Donne-moi la main, et souris. On est heureux ! » glissa-t-il ironiquement, en avançant vers le guichet pour leur prendre deux places pour la prochaine navette.