▬ tou es têtou comme oune moûle... non, yé pas dit oune moule ! oune moûle ! comme oune âne si tou préfères !
« Oh merde alors. -Quoi ? - ...Oh, non, rien. » Elle ricane bêtement. Ses mains viennent se plonger dans sa chevelure dont les boucles rappelaient les vagues d'un océan un peu trop agité. Ses yeux azur balayent la pièce, elle se pince la lèvre inférieur, toujours en train de rêvasser. Son regard semble percevoir des choses que nous ne pourrons jamais comprendre, elle fixe un moment un coin de la pièce puis sursaute violemment, sourire niais aux lèvres, crayon dans sa main droite. Promptement, elle prend une grande inspiration, puis plante sa mine ébène dans l'albâtre de sa feuille pour gribouiller plusieurs croquis qui la font sourire. Elle ne vous écoute plus, entend de nouveaux sons, voit de nouvelles couleurs, hume de nouvelles odeurs. Ce n'est qu'à la fin de sa création, qu'elle vous regarde à nouveau, ses yeux saphir se plantent sur vous ,un petit gloussement vient lui étirer ses lèvres tandis que ses joues se gonflent comme des ballons. Vous ne rigolez pas, irrités d'être à ce point ignoré, et ça l'amuse. Elle n'est pas bête, ce n'est qu'un simple mélange d'un léger syndrome de peter pan avec une imagination un peu trop développée.
« Tu fais une de ces têtes... -Bah. Tu m'ignores. - Excuse moi. » Vous voyez bien qu'elle ne le pense pas, que ce trop de sérieux l'agace et qu'elle veut promptement balayer votre irritation avec de simples mots pour passer à un autre sujet un peu plus amusant. Son regard se pose encore sur quelque chose que vous essayez de regarder, mais il n'y a rien en dehors d'une chaise. Vous soupirez:
« Tu regardes quoi là ? - Mmh..? Ah. Non. Je me disais juste que ce serait drôle si cette chaise était vivante. Elle pourrait nous raconter un tas de choses, tu ne trouves pas ..? -... Vraiment quand tu t'y mets tu peux être étrange. » Elle prend cela pour un compliment, nouveau sourire qui vous est adressé, ses mains glissant sur la table lisse pour attraper un paquet de cigarettes. Ses doigts viennent attraper un de ces objets cancérigène qu'elle porte à ses lèvres pour l'allumer, tendant le paquet pour vous en proposer une. Un drôle d'air sérieux vient lui peindre le visage, ce qui peut surprendre, bien qu'il soit facile de remarquer son caractère assez lunatique.
« Ça va ..? - Oui pourquoi ? - T'as l'air énervée. -Je n'ai pas de raisons pour l'être. Mais j'ai pas envie de rêver. - … Je vois. » Vous ne voyez pas. Elle a changé radicalement de visage, ne cache rien à cela, dit que c'est juste
'son envie'. Mais ne serais-ce pas plutôt son
'activité' qui l'avait changée ? Elle faisait ce qu'elle aimait et exprimait toute l'allégresse du monde, elle se détruisait les poumons et se montrait des plus grave.
« T'es vraiment lunatique en fait. - Oui. » Elle le sait. Et c'est pour cela qu'on n'appelle pas ce genre de comportements la
'schizophrénie', parce que c'est conscient et qu'elle même est agacée par ces changements un peu trop fréquents.
Vous vous grattez le front, retirant quelques mèches un peu trop longues de votre crane mal rasé, oui, vous êtes un homme. Et vous voulez essayer. Elle est belle, la demoiselle, charmante, attirante, délicieuse même. Alors, votre main s'empare de la sienne, caressant de votre fort pouce son bras délicat. Elle semble perturbée, on l'extirpe de son petit monde, de sa torpeur, et elle n'aime pas ça. Sa main se retire promptement, une expression de dégoût lui salit son visage tandis que ses lèvres tremblaient légèrement.
« Désolé. Je ne dois pas être ton genre. -Eh bien... » Son air un peu trop sérieux disparaît à nouveau, et elle glousse une seconde fois.
« Mon genre, c'est ta copine, si tu vois ce que je veux dire. » Elle prend un air joueur, vous ne savez pas si elle est sérieuse, passant une mèche derrière son oreille.
Mais oui. Elle était sérieuse.
▬ père castor ? c'est qui loui ? il raconte dé histoires ? comme moi ? imposteur !
Je plante mon regard sur mes pieds. Ils sont petits. Je dois faire du 35 à tout casser. J'ai déjà oublié, tant mes chaussures sont usées. Je n'ai ni l'argent pour m'en racheter, ni le courage pour aller dans un endroit emplit de monde, juste pour une paire d'objets qui me ruineront uniquement pour recouvrir mes pieds. Il est vrai que des pieds, c'est moche. Des mains en difforme, en moins agréable. Au moins si nos pieds avaient été plus agiles, on aurait pu dessiner doublement ! Le monde n'aurait été que meilleur. Quatre pouces, ce serait quatre fois moins de problèmes. Alors, j'agite mes orteils dans mes godasses en souriant bêtement, tâtant de mon autre main le canapé pour venir saisir la télécommande qui s'était glissée en dessous d'un oreiller.
« Papa papa ! » Le gosse tirait vainement le tissus de l'habit de son père, l'air quelque peu déboussolé. Ses cheveux en bataille et ses yeux azur me firent sourire, c'était le portrait craché de Ezio, mon frère. Bien que désormais il ait grandit, je me souvenais toujours de sa dégaine qu'il pouvait avoir, petit. Jamais un t-shirt propre sur les épaules, un sourire bête, dans la lune, une petite miette de pain sur sa joue qu'il n'avait pas remarquée tant il était rêveur. Oui, le petit dans l'écran était pareil, bien qu'il lui manquait l'air candide de mon petit Ezio.
Je change de chaine, parce qu'en dehors de l'enfant qui me mettait mal à l'aise, il était nul, ce film. Et je tombe sur les informations, celui de la chaine du cable. On le voit bien rien qu'à la présentatrice, c'est un plaisir de regarder celle de la chaine nationale, celle du cable elle est moche.
« Un accident de voiture a été déclaré il y a quelques heures... Les enfants et les parents sont vivants mais la petite fille a eu la jambe cassée. » Je trouve sa façon de s'exprimer médiocre. Elle devrait au moins rendre ce qu'elle raconte intéressant ! Pourquoi ne pas chanter les informations ? Ce serait tellement plus intéressant et bien moins déprimant. Surtout que j'eus un rictus en entendant l'histoire. Pourquoi eux et pas moi ..? Il a raison Ezio, tout était de ma faute. Je n'aurais jamais du jouer avec cette balle dans la voiture. Papa et Maman seraient là, et lui aussi, il serait là. Je suis vraiment puérile. Et je devrais me réjouir d'entendre que d'autres enfants n'ont pas eu le même sort que nous. Mais je garde toujours cette pensée égoïste qui trouve le sort cruel, de donner une seconde chance à certaines familles mais qui a condamné la mienne.
Et je soupire, pour glisser ma main sur le petit bouton rouge de la télécommande. L'écran devient ébène bien que je commence à percevoir de nouvelles couleurs dans l'objet éteint qui devient alors le centre de mes rêveries. Il faut que je rêve, il faut que je m'échappe, sans ça, je suis triste, sans ça, je n'ai plus de vie. Alors rêvons du petit chien qui viendrait grimper sur la télé pour lécher l'écran, laissant avec sa bave une trace violette dont des fleurs viendraient éclore après quelques jours... Rêvons de l'absurde, il n'y a que ça de vrai dans ce monde factice que je me suis amusée à dessiner avec mes yeux.
▬ ma aller, plou dé blague ! tou es qui en fait ?
.pseudo : Euh. White, parfois '-'.
.âge : Jeune. Enfin pas trop non plus, mais jeune par rapport à la moyenne quoi.
.nana ou p'tit mec : Nana wesh wesh !
.double compte : //
.avatar : Zooey Deschanel.
.commentaire : T'as quelque chose d'utile à nous dire ? Milo est... So sex' ? Euh. Enfin j'sais pas quoi.