Ce matin je m'étais réveillé de bonne heure et pour cause, j'allais travailler, je reprenais mon boulot après une semaine entière de vacances. Lorsque je posais les yeux sur mon réveil, je soupirais de lassitude, je n'avais pas envie de me lever, mais il le fallait, alors Karista, secoue-toi et va bosser. Oui, j'aime bien m'encourager de temps en temps. Enfin bref, je me lève donc et passe sous une douche froide histoire de terminer de me réveiller. Ensuite, je regarde ma penderie pendant une bonne dizaine de minutes pour savoir ce que je pourrais mettre, je me décidais pour une robe rouge plissé vers le bas et, en guise de chaussures, mes baskets blanches feront très bien l'affaire. Un bracelet à mon poignet droit, un collier autour du cou et j'étais paré. Je m'assis devant ma coiffeuse et observais mon reflet, j'avais les cheveux longs et il m'arrivait de les attacher en une queue de cheval ou bien un chignon, aujourd'hui j'optais pour la première coiffure, une queue de cheval assez haute. Je réfléchis un instant puis décida de rajouter des boucles d'oreilles à ma panoplie.

D'ordinaire, j'aimais assez rester naturelle, mais étant donné que je verrais des clients toute la journée, je devais être très présentable, lorsque l'on travail dans un magasin de vêtement, il faut avoir une apparence soignée. Je soulignais donc mon regard d'un trait de khôl noir, j'ajoutais un peu de fard à joue pour me donner un teint un peu plus hâlé et la touche finale fut mon rouge à lèvre... ou plutôt mon rose à lèvres, un rose pâle, très discret mais assez élégant. Alors que je m'apprêtais à sortir, mon portable se mit à vibrer, signe que j'avais un message. Je regardais l'expéditeur, c'était mon oncle. Je ne pris même pas la peine de lire ce qu'il m'écrivait. Je sais que ce n'est pas l'attitude idéale à adopter, mais c'est la mienne et il faudra qu'il s'y fasse. Je sors donc de chez moi et monte dans ma voiture, direction mon travail.

La journée se passa assez vite, les clients défilaient littéralement dans le magasin, j'ai tout de même réussi à me prendre une pause de cinq minutes dans l'après-midi afin d'envoyer un message à Mattéo, mon frère jumeau. Voici ce que disait le message. "Coucou mon Mattéo, j'aimerais bien qu'on se voit un peu tous les deux, ça te dirais de me rejoindre au "San Calisto" vers dix-neuf heures ? Je t'embrasse. Ti amo. Karista." Après lui avoir envoyé ce message, j'avais rangé mon téléphone dans mon casier et j'étais retourné travailler. Lorsque dix-huit heures arriva, je pu enfin souffler, ma journée était terminée. Pour une reprise, c'était vraiment un truc de fou. Je repassais rapidement par chez moi afin de prendre une douche pour me rafraîchir un peu, j'enfilais un jean bleu et un t-shirt blanc puis je ré-arrangeais ma coiffure parce que quelques petits cheveux voulaient se faire la malle et je repartis presque immédiatement afin de ne pas être en retard au rendez-vous que j'avais fixé à mon frère.

Arrivée sur place, je m'installais en terrasse d'où j'aurais tout le loisir de voir Mattéo arriver. Une pensée me vint soudain en tête. Quelle idiote, j'avais oublié de rallumer mon portable. Alors que je le prenais dans mon sac, je vis Mattéo arriver. Un sourire se dessina sur mon visage et mon téléphone retourna d'où il était venu sans que je ne l'allume. Je me lève et fait un signe de main en direction de mon frère.

- Mattéo !

J'avais reçu le petit mot de ma sœur alors que j'étais au boulot. Oui, contrairement à ce que beaucoup de gens peuvent bien dire de moi, je ne suis pas un mec qui passe ses journées à dormir pour rattraper les folies qu'il a pu faire dans ce même lit la veille, en charmante compagnie. Certes, des folies j'en faisais. Mais le lendemain, je me prenais par la main, et j'allais travailler. Mon loyer ne se payait pas tout seul, et si j'avais pensé un seul instant que ça pouvait être le cas, j'en connaissais une qui m'aurait volontiers étripé. Bref, tout ça pour dire que j'étais en studio lorsque mon portable avait sonné, annonçant la réception d'un sms. En voyant la photo de ma frangine apparaître sur l'écran, mes collègues restés en régis ne purent s'empêcher de s'en emparer, levant le mobile bien haut pour que je le vois de l'autre côté de la vitre. A tous les coups ces débiles allaient profiter de mon temps d'antenne en direct pour jouer avec... Quelle belle bande de crétins. C'est qu'en plus ils semblaient vraiment bien s'amuser en me narguant ainsi. J'affichais un sourire en coin, tout en essayant de garder mon sérieux. « Ça ne va pas ? » -me demanda mon invité du jour, qui me faisait face et ne voyait donc pas ce qui se passait. « Oh mais si, ça va... On joue avec mon téléphone en régis, c'est tout... » Je disais clairement ce qui se passait, me moquant bien de devoir laisser planer les mystères de la radio. Oui, ici comme ailleurs on embauchait des attardés.... Et alors ?

Terminant mon interview, je décidais de les ignorer. Après tout, je n'avais rien à cacher. Les quelques sms osés échangés avec ma colocataire avaient été effacés, je n'avais donc rien à craindre. Le reste demeurait de l'ordre du professionnel ou encore de l'amical, alors la bande de bras cassés qui me servaient de potes. J'espérais juste qu'ils n'efface pas ce satane texto ! Je me concentrais sur mon boulot, si bien que je ne voyais pas le temps passer. C'était du genre magique, comme lorsque j'étais gamin et que je m'ennuyais de pied ferme sur les bancs de l'école. Si je faisais l'effort de m'intéresser à ce que disait mon institutrice, ça passait bien plus vite. Malheureusement, ça je ne l'avais compris lors de ma dernière année d'étude. Un peu lent le garçon, c'est vrai...

Une fois le boulot fini, je passais dans les coulisses et administrait à mes collègues un coup derrière la tête, jusqu'à atteindre mon portable resté de côté. Je pu alors enfin lire le message de ma jumelle. Instantanément un sourire se dessina au coin de mes lèvres. « C'est quand que tu nous présentes ta sœur ? - Jamais... - Allez ! - Dans tes rêves... » Je passais la porte, me dirigeais vers ce qui nous servait de bureau et récupérais ma veste, ainsi que mes clés de voiture. Je devais rapidement passé à l'appartement pour me changer, histoire d'être un peu plus présentable pour mon double. Ni une, ni deux, je pris la direction de Lungomare. Une fois rafraîchis, j'enfilais une chemise et jetais un coup d'oeil à ma montre. J'étais dans les temps. Ô miracle ! Il ne ma fallu que très peu de temps pour rejoindre la brunette. « On s'embête pas dis-moi... Déjà installée ! Il ne manque que moi ! »