Vendredi soir. Ugo avait un match le lendemain et il avait besoin de se détendre la veille au soir. Le coach leur déconseillé toujours de sortir la veille d'un match, mais Ugo n'écoutait pas. Chacun gérait le stress d'un match à sa façon et lui avait besoin de sortir se vider la tête, c'était ainsi qu'il avait toujours fait et ça ne l'empêchait pas d'être au mieux de sa forme sur le terrain de basket le lendemain. Et puis le vendredi soir, Léandra était de service. Cette petite serveuse hargneuse avait le don de lui faire oublier la pression l'espace d'un instant. C'était drôle, elle lui en faisait voir de toutes les couleurs mais il en redemandait, ça avait le mérite de le distraire un instant. La jeune femme avait de la verve et de la répartie mais il n'en manquait pas non plus, ce qui donnait d'autant plus d'intérêt à leurs joutes verbales. Il enfila sa veste et sorti, il ne mit pas longtemps à atteindre le bar dans lequel Léandra travaillait. Elle avait une sainte horreur des types comme lui, arrogant, dragueurs, prétentieux et sûr d'eux, son personnage de façade marchait avec elle à la perfection. Elle détestait tellement les types comme lui qu'elle ne se posait pas la question de savoir si il était vraiment ainsi ou si ce n'était qu'une façade et pour tout dire, ça l'arrangeait. Avec elle, il pouvait se laisser aller, on aurait dit que rien ne la touchait. Elle était tellement aveuglée par sa haine qu'elle ne cherchait pas à savoir qui il était, c'était parfait. Elle était étudiante, elle avait de la répartie, il savait que c'était pas faute d'intelligence qu'elle ne cherchait pas à voir derrière le masque, c'était juste sa haine aveuglante envers les hommes. Il avait bien essayé de la draguer au début mais elle l'avait envoyer balader et il ne faut pas toucher à l'orgueil d'un homme comme Ugo, alors depuis il lui en faisait voir des vertes et des pas mûres et elle le lui rendait bien. Il lui était insupportable et il s'en amusait, surtout parce qu'il se doutait qu'au fond, s'il l'énervait autant c'était qu'il ne la laissait pas aussi indifférente que ce qu'elle voulait montrer.

D'ailleurs, à peine eut-il mit un pied dans le bar qu'il l'aperçut soupirer, il se délectait de la légère lueur de panique et de contrariété qui traduisait le « Oh non pas lui » que sa bouche n'osait pas lâcher devant les clients du bar. Le visage du jeune homme s'éclaira d'un sourire narquois, et elle y répondit par une phrase sèche. Elle commençait les hostilités, Ugo n'était pas venu pour rien et il allait pouvoir y répondre mais elle ne lui en laissa pas le temps. Elle le dépassa et rejoignit le bar sans lui adresser un regard.
« Ca va très bien merci et vous ? » se contenta-t-il de marmonner pour lui même de façon ironique.
Il la suivit et se planta devant le bar, attendant qu'elle daigne lui porter un peu d'attention, elle savait qu'il avait horreur d'être ignoré et elle en jouait parfaitement. Ugo commençait à tépigner, et fit quelques pas vers elle lorsqu'elle se saisit de son plateau pour pouvoir le dépasser. C'était sans compter la capacité d'Ugo à se faire remarquer, il se planta droit devant elle pour l'empêcher de passer, l'obligeant ainsi à lui accorder son attention. Elle lui demanda sèchement s'il savait qu'il y avait un bar et une table ici, sous-entendu poli d'un « va te faire voir ailleurs » beaucoup moins respectueux. Elle n'aurait sans doute pas hésité à lui balancer plutôt cette dernière phrase si ils n'avaient pas été dans le bar qu'elle tenait.

« Doucement, c'est comme ça que vous accueillez les clients qui viennent voir leur petite serveuse préférée ? »

Il avait insisté sur le « petite », il savait qu'elle détestait qu'il emploi ce qualificatif, même si en toute objectivité, elle n'était pas grande. Il la laisser vaquer pendant quelques secondes avant qu'elle ne retourne au bar. Comprenant qu'elle allait refaire son petit numéro de « je te fais poireauter pour bien te montrer que tu me gonfle » , il glissa nonchalamment ses mains dans ses poches et pris son mal en patience, elle ne pouvait pas se permettre de ne pas servir un client et encore moins de le virer, tout deux le savait. Lorsqu'elle comprit qu'il ne partirait pas, elle daigna enfin lui demander ce qu'il désirait boire. Un sourire triomphant se dessina sur les lèvres du jeune homme. Haha ! Bon sang que c'était bon ! Et en plus madame allait le servir, il se délectait de ce moment. Il décida d'en profiter pour faire durer le plaisir et la faire tourner en bourrique. Après tout vu le temps qu'elle l'avait fait poireauter, c'était bien mérité. Il s'installa au bar.

«  Je vais prendre un bière ». Il attendit qu'elle aille en chercher une au réfrigérateur du bar puis se reprit d'une façon faussement hésitante «  oh et puis je sais pas...non je vais prendre un whisky sec finalement, c'est plus classe ».

Satisfait de son petit effet, Ugo, toujours assis au bar l'observa reposer la bouteille de bière après un petit dérapage avec le décapsuleur. Il sourit il avait réussit à l'énerver et à la déstabiliser légèrement. Une proie déjà touchée se laissait approcher plus facilement. La jeune femme s'empara d'un verre qu'elle posa fermement devant lui du genre « si tu changes encore d'avis ça va mal aller pour toi », puis elle saisit la bouteille de whisky et l'a fit tournoyer dans ses mains avec habileté, comme si elle cherchait à l'impressionner. Ca avait le mérite de fonctionner. Malgré son état d'énervement et les yeux du jeune homme qui la fixaient, la jeune femme garda tous ses moyens et ne fit pas tomber une goutte de whisky par terre. Rageant. Lui qui pensait lui faire de l'effet, sur ce coup là en tous cas c'était raté. Toutefois, elle ne pu s'empêcher d'accompagner son servie d'une vanne bien sentie. Feignant l'amusement, Ugo sourit mais sa réplique l'avait tout de même piqué, il n'avait jamais été élégant, gentleman, ni même classe. Les deux premiers importaient peu pour lui, il n'avait pas besoin de telles qualités pour attirer les femmes dans son lit et c'était tout ce qu'il demandait. La classe par contre, c'était quelque chose qu'il aurait aimé avoir, la vérité n'est pas toujours simple à entendre. Il ne se laissa pourtant pas avoir, elle savait quelle corde toucher mais il ne lui donnerai pas le plaisir de lui montrer qu'elle l'avait bien cerné. Elle insista davantage en osant le comparer à ces jeunes hommes alcoolisés au fond de la pièce, et au rire gras qui marquait une débilité profonde. Il tourna la tête vers eux et lorsqu'il reporta à nouveau l'attention sur elle quelques secondes plus tard, il avait une réplique aux lèvres pour la moucher une bonne fois pour toutes Ce fût donc avec un sourire arrogant qu'il lui répondit.

« Jolies répliques, il faudra que je les note. Mais ce n'est pas moi qui passe la soirée à courir de tables en tables pour servir des verres à des types au regards idiots et aux paroles débiles. Si c'est ça pour toi la classe, je suis content de ne pas en avoir ».

Bam ! Bon d'accord, un poil méchante celle-là, mais Ugo avait toujours pour habitude de contra-attaquer tout de suite et de renchérir de plus belle. Les gars du fond lui firent signe et elle prit congé de lui quelques instants, sans doute pour prendre une nouvelle commande, Ugo en profita pour boire une gorgée de whisky et zieuter un peu la jeune femme de derrière. Bah quoi, il n'y avait pas de mal à juste regarder ? Elle leur prit et revint au bar préparer les boissons sans un mot, sous l'oeil curieux d'Ugo. Lorsqu'elle le leur rapporta, Ugo la suivit du regard une nouvelle fois et il ne manqua pas la main aux fesses que l'un d'entre eux, sans doute plus débile que les autres, osa lui mettre. Les autres riaient, fiers du culot de leur pote, une vraie bande de crétins. La réponse ne tarda pas à venir et la jeune femme, sèche et brutale, comme elle savait les faire. Ugo afficha un nouveau sourire, bien fait pour eux ! Il n'était peut être pas un modèle en matière de façon de traiter les femmes, mais il connaissait tout de même les limites et n'entreprenait jamais rien qui puisse nuire à la dignité d'une femme, du moins pas physiquement. Il reprit bien vite une expression plus solennel lorsqu'il vit revenir la jeune femme, un mélange de colère, de honte et de douleur accrochée au visage. Il ne dit rien dans un premier temps, la laissa calmer sa rage et reprendre le dessus sur ses émotions. Pas un mot ne sortit de sa bouche, probablement parce qu'elle savait que sa voix aurait tremblé, mais la façon doit-elle nettoyait, avec rage et énergie le dessus du bar parlait pour elle. Elle était blessée, humiliée, insultée, révoltée. Il aurait volontiers dit quelque chose pour répondre à l'attaque odieuse qu'elle avait subi, mais il savait que si elle même n'avait pas agit plus violemment, c'était qu'elle voulait absolument éviter une bagarre dans le bar qu'elle gérait ce soir. C'était un goujat, un sportif, mais pas un idiot.

« Sert-moi un autre whisky s'il te plaît, un double, j'ai une invitée qui va en avoir bien besoin. »

Ugo n'était pas vraiment du genre poli avec elle, rien qu'un « s'il te plaît » traduisait chez lui un changement de comportement vis-à-vis de sa meilleure ennemie. Encore sous le coup de l'émotion, elle ne posa pas de question et se contenta de lui servir le verre.

« Merci. Ok, surprise, c'est toi mon invitée. Alors tu vas me faire le plaisir de venir t'asseoir à côté de moi, de souffler un peu et de boire ce whisky. C'est moi qui paie, ce n'est pas une proposition, c'est une injonction. Il n'y a personne d'autre ici pour l'instant à part ces crétins et s'ils commandent à nouveau quelque chose, c'est moi qui irait les servir. »

Ugo surveillait les types du coin de l'œil, il ne les laisserait pas humilier une nouvelle fois la barmaid.

« Tu ne veux quand même pas que je vienne te chercher derrière le bar ? »

Ugo la regardait d'un air malicieux, tapotant sur le tabouret d'à côté pour l'inciter à venir s'asseoir à côté de lui. Il s'amusait beaucoup de l'effet de surprise qu'il lui avait provoqué. Elle avait perdu en l'espace de seulement quelques secondes toute son assurance et son arrogance féminine. Et il ne pouvait nier qu'il en tirait une certaine satisfaction. Pour le coup, il avait prit le dessus, même si ce n'était pas le plus important et qu'il ne lui avait pas proposé de boire un verre ensemble juste pour la déstabiliser. Elle avait même bégayé, alors qu'il ne l'avait jamais vu faire, d'habitude elle avait la langue bien plus assurée et acerbe. Elle avait une répartie impressionnante et jamais elle n'avait abdiqué face à lui, elle avait toujours trouver quelque chose d'affûté à lui rétorquer. Il devait pourtant avouer que son air mal assuré et ses gestes trahissant son malaise, sa main dans ses cheveux, le fait de s'humecter les lèvres, son regard fuyant, lui donnaient un charme certain. Elle ne devait pas avoir l'habitude de se trouver ainsi désarmée et elle se l'interdisait mais c'était dommage parce que ça lui allait bien. Il attendit qu'elle reprenne ses esprits et l'observa s'asseoir à côté de lui. Elle le remercia mais Ugo tourna la tête de droite à gauche en signe de sa désapprobation.

« Tu ne devrais pas me remercier et tu ne me dois pas d'excuses, ceci est une parenthèse, c'est tout. Tout sera oublié à partir du moment ou je franchirai le seuil de cette porte pour rentrer chez moi. Pas d'amitié ou de grandes embrassades, nous ne sommes pas amis. Prend ça comme une pause dans le temps, ensuite, tout redeviendra comme c'était avant. On est d'accord ? »

Ses yeux captèrent ceux de la jeune femme pour s'assurer qu'elle avait bien comprit. Oui, il avait senti qu'elle avait besoin d'aide et il lui accordait son soutien de façon détournée. Mais il était hors de question qu'il la laisse s'approcher trop près de lui. Il ne voulait pas qu'elle le voit comme un gentil garçon au service des humeurs de ces dames. Il était gentil avec elle parce qu'elle en avait besoin ce soir et que même s'il faisait tout pour le dissimuler, il avait quand même un coeur. Mais en compensation il voulait que cette gentillesse ne soit qu 'une une parenthèse et que les choses reprennent leur cours normale au plus tard dès le lendemain. Il ne voulait pas qu'elle l'approche trop près, qu'elle découvre qui il était, ses angoisses, ses doutes. Il était Ugo Rafael Seghezzi, un tombeur, un goujat, un type superficiel et arrogant à souhait chez qui on ne creusait pas pour voir ce qui se passait derrière, et ça lui allait très bien, il n'avait pas à faire face à ses problèmes. Il était hors de question qu'il lui expose ses faiblesses, il avait son orgueil et il ne fallait surtout pas y toucher.

« J'avoue que ces gars là en tiennent une sacré couche. Bref, s'ils recommandent quoi que ce soit d'autres tu restes là et c'est moi qui leur amènerait leur commande. Ca m'étonneraient qu'ils soient tentés de me mettre une main aux fesses. »

Il offrit un sourire complice et chaleureux à sa compagne de bar. Il fallait dédramatiser la situation pour qu'elle se débarrasse de son sentiment d'humiliation. Et quoi de mieux que de plaisanter de la chose pour prendre de la distance et relativiser.
Léandra n'était visiblement pas habituée non plus à boire du Whisky, la jeune femme fit la grimace et toussota dans une réaction de rejet du liquide. Ugo ne pu retenir un rire amusé avant de porter à son tour le verre à ses lèvres pour boire une gorgée de scotch qu'il avala sans broncher. Il leva ensuite son verre au niveau de ses yeux, posant le coude sur le bar, observant le liquide brun tout en s'adressant à Léandra.

« Il faut du temps pour apprécier les bonnes choses. Le scotch c'est un peu comme le café, c'est un goût que tu n'aimes pas naturellement, il faut du temps pour aimer et après on a du mal à s'en passer. Tu devrais essayer un jour un bon Scotch, pas le Jack Daniels immonde qu'on sert dans les bars, je te jure que ça passe très bien. »

« Tu ne devrais pas me remercier et tu ne me dois pas d'excuses, ceci est une parenthèse, c'est tout. Tout sera oublié à partir du moment ou je franchirai le seuil de cette porte pour rentrer chez moi. Pas d'amitié ou de grandes embrassades, nous ne sommes pas amis. Prend ça comme une pause dans le temps, ensuite, tout redeviendra comme c'était avant. On est d'accord ? » C’est une blague la ? Visiblement non il n’avait pas l’air de plaisanter! C’est avec horreur que je découvris son visage sérieux. Un gout amer me montait le long de la gorge, je me pinçais les lèvres écœurée par cette réponse. Tiens bah voila, ça m’apprendra à vouloir être sympa, SIR UGO, je lui sers des excuses sur un plateau d’argent et lui il crache dedans. Vexée, je le toisais avec un regard sombre. Pauvre type! Finalement il n’y avait rien de gentil dans son attitude, il aurait même mérité que je lui brise mon verre sur la tête. Mes doigts se crispaient autour de mon verre, fort heureusement je n’étais pas suffisamment forte pour qu’il cède entre mes mains. Pourquoi avait il agit ainsi si c’était pour refuser ma gentillesse ? Cherchait-il à me blesser par n’importe quel moyen ? Pour le coup il avait bien choisit son moment et c’était plutôt bien réussit. Après un profond soupir je levais les yeux au ciel et d’une voix froide je lui lançais : « Baser une amitié profonde sur un verre d’alcool n’est pas dans mes habitudes rassures toi ! » Je détournais le regard pour fixer mon verre, retenant mes envies de lui envoyer ma main au travers de la figure.

Mais le jeune homme repris la parole et je fus particulièrement surprise de ces mots. « J'avoue que ces gars là en tiennent une sacré couche. Bref, s'ils recommandent quoi que ce soit d'autres tu restes là et c'est moi qui leur amènerais leur commande. Ca m'étonnerait qu'ils soient tentés de me mettre une main aux fesses. » Etait-ce encore un de ces coups bas bien préparés ou était il sincère? Je ne savais plus sur quel pied danser. Mais ce coup ci il était hors de question de lui accorder un remerciement ou de la grattitude. Son attitude était assez contradictoire, ma bouche s’entrouvrit pour happer le plus d’air possible tandis que je faisais glisser mes doigts dans ma longue chevelure caramel. Il ponctua sa phrase par un sourire doux et amical, je fronçais les sourcils et penchais la tête sur le côté. Je ne savais plus vraiment comment réagir avec lui, s’il continuait comme ça il allait finir par me rendre dingue. « Hmmm…» Je me grattais la tempe forçant une pause sérieuse faisant semblant de réfléchir avant de poursuivre « D’accord mais à une seule condition ! » Un sourire en coin et un regard malicieux animaient mon visage. « Je veux que tu portes mon tablier et que tu me montre ta classe en tant que jolie serveuse !» Je croisais les bras en le défiant du regard. J’étais ravie d’avoir pu placer ça, après le pique qu’il m’avait lancé tout à l’heure je devais lui rendre la pareille !

Ugo se mit à rire lorsqu’il vit ma grimace, je pense que si j’avais vu la tête que j’avais faite j’aurais surement rit, mais comme ce n’était pas le cas je me contentais d’arquer un sourcil avant de lever les yeux au ciel. Je ne vois pas ce qu’il y a de bien ou de classe à apprécier l’alcool fort étant donné l’état dans lequel on finit après une bonne dose. Je fixais le jeune homme qui regardait son verre « Il faut du temps pour apprécier les bonnes choses. Le scotch c'est un peu comme le café, c'est un goût que tu n'aimes pas naturellement, il faut du temps pour aimer et après on a du mal à s'en passer. Tu devrais essayer un jour un bon Scotch, pas le Jack Daniels immonde qu'on sert dans les bars, je te jure que ça passe très bien. » Pour qui il se prend celui la ? Il fait son connaisseur et se croit intéressant en plus je secouais la tête de gauche à droite. Pas de quoi être fier d’apprécier ce genre de choses. Je m’accoudais sur le bar et penchais la tête vers celui-ci le forçant ainsi à me regarder, un petit sourire accroché aux lèvres. « Le gout ou l’effet qu’il procure ? Dis moi Ugo aurais tu des choses à cacher ? » Je retenais un gloussement avant de m’emparer de mon verre fermement, un soupire pour me donner une bonne dose de courage je retenais ma respiration pour avaler une bonne gorgée de ce liquide ambré. Une nouvelle grimace déformait mon visage, le nez froncé et ma langue qui sortais de ma bouche. « Je ne suis pas certaine d’avoir envie de m’y habituer ! » Lançais-je en ricanant.

Une question me vint en tête, pourquoi un garçon de son genre n’était il pas en train de se préparer pour une nuit de folie en boite ? Pourquoi était-il toujours seul lorsque je le croisais ? Il était pourtant loin d’être laid, s’en était même agaçant, il savait comment parler aux filles et pourtant il était toujours seul. Les filles de mon âge tueraient pour une nuit en sa compagnie, pourquoi perdait-il son temps à venir m’ennuyer sur mon lieu de travail ? « Dis moi… comment se fait il que tu viennes seul ici un vendredi soir au lieu d’aller draguer en boite ? Tu t’ennuies tant que ça ? Ou tu es un très mauvais danseur ? » Il ne devait pas l’attendre celle la, moi qui d’ordinaire passait mon temps à le repousser et me désintéressais complètement de lui. J’avais pour habitude de finir par répondre avec agacement à ces réponses, il finissait par avoir des informations sur moi mais moi je ne connaissais rien de lui. Non pas que ce soir je lui portais un quelquonque intérêt mais étant donné qu’il m’avait vexée je désirais le titiller un peu.

« Baser une amitié profonde sur un verre d’alcool n’est pas dans mes habitudes rassures toi ! »
Ugo se contenta de sourire, portant de nouveau le verre de whisky à ses lèvres pour boire une gorgée du liquide ambré. Ielle était sans doute vexée parce qu'il remettait soudain une distance froide entre eux alors qu'il avait été plus accessible quelques minutes plus tôt. Elle ne le connaissait pas, elle n'était donc pas consciente du fait qu'être « gentil » était exceptionnellenchez lui, qu'elle était une des rares personne à voir cet aspect de lui. Alors si ça la vexait tant pis, mais Ugo n'allait pas se rendre vulnérable et se laisser approcher juste pour ses beaux yeux. Si elle n'était pas capable d'apprécier l'effort colossale qu'il avait fait en se montrant compatissant et agréable alors c'était dommage pour elle mais il ne baisserait pas sa garde, plutôt passer pour un crétin fini que de la laisser voir qu'il n'était pas celui qu'il voudrait être.
Retrouvant un ton plus amical, la petite mise au point étant faite, Ugo se proposa une nouvelle fois pour aller servir les hommes de cromagnons du fond.

« D’accord mais à une seule condition ! Je veux que tu portes mon tablier et que tu me montre ta classe en tant que jolie serveuse !»
« Alors là tu rêves. Je serais toi, je ferais pas trop la maligne parce que je ne pense pas que tu aies spécialement envie de retourner les servir. Je me trompe ? »
Elle pensait avoir le dessus avec lui ? C'était sans compter l'expérience du jeune homme en matière de répartie. A force de se fritter avec pas mal de gens, on fini par acquérir un sens aigüe de l'observation et de la répartie. Satisfait, il lui donna quelques astuces en matière de Whisky, une barmaid qui n'avait jamais goûté un bon whisky, c'était un comble !
« Le gout ou l’effet qu’il procure ? Dis moi Ugo aurais tu des choses à cacher ? » Il la laissa terminer en ponctuant sa phrase d'une gorgée de Whisky et sourit lorsqu'il vit sa réaction, c'était celle de tous ceux qui goûtaient du Whisky la première fois : trop fort, pas bon. Mais une fois qu'on s'y habituait un peu et qu'on goûtait des bons whisky, ça changeait. Elle n'avait pas envie de le faire ? C''était son droit et il le comprenait parfaitement, surtout que le Whisky qu'on servait dans les bars classiques n'étaient pas bons. Sa remarque l'avait tout de quelque peu déçu, on aurait dit qu'elle le comparait à un de ces types du fond, lourdingues et régulièrement sous influence de l'alcool par dessus le marché. Et voilà, il suffisait qu'il veuille bien se montrer amical et courtois et ça finissait par lui retomber dessus. Encore une fois, le jeune homme rentrait dans un mur. Léandra préférait utiliser les conseil du jeune homme pour rebondir dessus et tenter de lui lancer des piques plutôt que d'apprécier les efforts qu'il faisait et d'écouter vraiment ce qu'il avait à dire. Il resta cependant calme, il refusait de perdre l'ascendant en s'énervant parce qu'elle ne savait pas faire la différence entre un conseil amical et une pique mesquine.

«  Premièrement, une barmaid qui n'y connait rien en whisky ça craint, laisse-moi faire ton éducation tu veux au lieu de m'agresser. Deuxièmement, tu ne te bourres pas la gueule avec un bon wisky, ce serait un crime, surtout si c'est pour aller le vomir dans le caniveau après. Je n'ai rien a caché, ma carrière de sportif ne me permet pas les excès de la vie étudiante ma chère, n'est-ce pas ? »
Elle cherchait la guerre ? Elle allait l'avoir avec lui. Il n'était pas très patient, en particulier lorsque pour une fois il essayait de faire des efforts et qu'il se heurtait constamment à un mur, un vrai glaçon cette fille. Alors il était hors de question qu'il continu de se montrer courtois si elle saisissait l'occasion pour se venger bassement. Il n'y avait aucune agressivité dans sa voix, aucun signe d'énervement ou simplement d'agacement. Il savait que s'énerver, c'était montrer qu'on était touché et il ne l'était pas, il prenait de la distance. Elle voulait la jouer comme ça ? Okay, pas de problème Ugo pouvait se montrer parfaitement imbuvable et discourtois, c'était ce qu'il savait faire de mieux et c'était bien plus facile pour lui que de se montrer sympathique et compatissant.

« Dis moi… comment se fait il que tu viennes seul ici un vendredi soir au lieu d’aller draguer en boite ? Tu t’ennuies tant que ça ? Ou tu es un très mauvais danseur ? »
Ugo ne cacha pas sa surprise, elle ne cessait de leur repousser, de prétendre qu'il l'indifférait et voilà qu'elle lui posait des questions sur lui, sur les raisons de sa présence ici avec elle plutôt qu'en boîte de nuit.
[color=#1C486E]« Pourquoi cette question ? Ma compagnie t'aies t'elle si désagréable ? Allons, moi ? Draguer ? Je me demande bien ce qui te faire dire ça » répondit-il en souriant dans un réflexe d'auto protection. Détourner la conversation, faire de l'humour, ne pas vraiment répondre à une question avaient toujours étés ses spécialités, c'était sa façon à lui de garder la distance. Il remarqua pourtant tout de suite que son astuce n'avait pas fonctionné, elle avait comprit ce qu'il essayait de faire et l'observait à présent d'un œil suspicieux. Léandra était loin d'être bête et difficile à berner, par respect pour cette qualité qu'il appréciait chez elle, il s'autorisa à lui répondre honnêtement, quitte à lui donner quelques informations sur lui au passage. « Non, en fait je suis basketteur professionnel et j'ai un match demain donc je ne préfères pas m'épuiser sur la piste de danse la veille d'une rencontre sportive de championnat. D'habitude je préfères les boîtes, les relations restent superficielles, c'est facile. Dans un bar c'est beaucoup plus compliqué, les gens ont tendance à vite parler de leur vie et de leurs problèmes... je ne suis pas comme ça ». Voilà, il l'avait dit, et il commençait déjà à regretter sa faiblesse, Léandra allait l'exploiter pour se foutre de lui. Bien joué Ugo ! T'es tombé tranquillement dans le panneau. Dans un espoir désespéré de sauver les meubles et pour ne pas lui laisser le temps de trouver une moquerie, Ugo reprit la parole.
« … et au fait, je danse très bien. »

« Alors là tu rêves. Je serais toi, je ferais pas trop la maligne parce que je ne pense pas que tu aies spécialement envie de retourner les servir. Je me trompe ? » Je fronçais les sourcils un peu désemparée face à sa réaction, soit j’étais définitivement nulle en blague soit monsieur le prétentieux n’avais absolument aucun humour. Les bras croisés et la bouche plissé je me contentais de soupirer avant de secouer la tête de gauche à droite. « t’es pas drôle !» Lançais je en affichant une moue boudeuse, tel une enfant vexée par un parent ne cedant pas à ses caprices. « Premièrement, une barmaid qui n'y connait rien en whisky ça craint, laisse-moi faire ton éducation tu veux au lieu de m'agresser. Deuxièmement, tu ne te bourres pas la gueule avec un bon whisky, ce serait un crime, surtout si c'est pour aller le vomir dans le caniveau après. Je n'ai rien a caché, ma carrière de sportif ne me permet pas les excès de la vie étudiante ma chère, n'est-ce pas ? » Les yeux écarquillés et la bouche entrouverte j’écoutais sa réponse remplie de petites attaques. Un vrai crétin ! Ce type était lâche il avançait d’un pas et reculais de quatre. Pourtant cette réponse m’amusait, un rire cristallin s’échappa de mes lèvres à demi ouvertes, je posais donc ma main sur ma bouche afin de mettre ce rire en sourdine. Mon index se pointa vers Ugo tandis que la paume de mon autre main se posa sur ma poitrine. « Toi ? Faire mon éducation ? J’espère que tu es patient ! Et cette éducation consiste en quoi au juste? L’apprentissage du bon whisky ou comment un étudiant deviens sage ?» Mon regard était pétillant de malice et un sourire illuminait mon visage. Je n’avais pas pris ces attaques au sérieux car elles ne me concernaient pas. Mis à part l’alcool je ne faisais pas partie de ces étudiants qui n’attendaient que le week end pour se mettre minable et oublier l’espace d’une soirée leur vie insignifiante. Ugo ne me connaissais pas et je m’en réjouissais.


« Pourquoi cette question ? Ma compagnie t'aies t'elle si désagréable ? Allons, moi ? Draguer ? Je me demande bien ce qui te faire dire ça» Il n’avait pas vraiment répondu à ma question, au lieu de ça il c’était contenté de plaisanter et de me retourner des questions comme si il était gêné par mes interrogations. Pour une fois on inversait les rôles, je devenais le tyran cherchant à entrer dans son cercle intime, moi qui d’ordinaire repoussais avec hargne la moindre tentative de ce genre. Après avoir étouffé un rire je secouais la tête de gauche à droite en levant les yeux au ciel. Je ne relevais pas, je ne le harcelais pas non plus de questions inutile qu’il se braque, mais c’est avec un regard interrogatif que je dévisageais le garçon. Pourquoi se protégeait il ainis ? De quoi avait il peur ? J’étais loin d’être la séductrice mante religieuse, mon but n’étais pas de savoir qui il était pour le trainer dans la boue. Mon but à moi ? Me protéger de toute personne susceptible de ravager mon cœur. J’étais une fugitive ma vie je la passais à fuir les êtres humains en particulier les hommes et j’étais assez surprise que Ugo ne l’ai pas compris. Il était pourtant bien plus intelligent qu’il ne le laissait paraître. Et si je l’appréciais c’étais justement pour cela : son sens de l’observation, sa répartie et son intelligence. J’avais perdu tout espoir qu’il m’en dise un peu plus sur lui lorsque contre toute attente il se dévoila. « Non, en fait je suis basketteur professionnel et j'ai un match demain donc je ne préfères pas m'épuiser sur la piste de danse la veille d'une rencontre sportive de championnat. D'habitude je préfères les boîtes, les relations restent superficielles, c'est facile. Dans un bar c'est beaucoup plus compliqué, les gens ont tendance à vite parler de leur vie et de leurs problèmes... je ne suis pas comme ça» Les sourcils relevé un regard marqué par la surprise je buvais ces paroles et constatais avec stupeur que ce garçon avait un point commun avec moi. Les raisons ? Je ne les connaissais pas mais visiblement dans ses mots il sous entendant une carapace solide qu’il tentait de préserver. Je plongeais mon regard dans le sien, et pour la première fois mon regard était doux, tendre, amical sans aucune pointe de malice ou de moquerie, la haine semblait avoir disparu pour laisser place à la curiosité. Sans m’en rendre compte je m’étais perdu dans l’océan de se yeux dans une sorte de contemplation et d’admiration qui avait du l’effrayer. Il me sortit de ma rêverie. « … et au fait, je danse très bien.» Mes paupières se mirent à papillonner comme si ces paroles m’avaient sortit d’un sommeil profond. Je donnais l’impression ne n’avoir écouté qu’a moitié sa plaisanterie et mon temps de réaction fut particulièrement lent. Un sourire se dessina sur mon visage tandis qu’il me dévisageais avec interrogation. « J’aimerais bien voir ça ! » répondis je sur un ton amusé. Je faisais mine d’être la mais mon esprit restais loin, cette révélation avait poussé ma curiosité. Je revins donc sur ses paroles sans prendre conscience que parler de lui l’avais gêné. Evidemment que ça le gênais, je fuyais moi-même ce genre de conversations, mais la curiosité était bien trop grande. Accoudée au bar le menton posé sur ma main je posais un regard tendre sur le jeune homme avant de lui parler d’une voix douce. « Tu empreintes le chemin de la facilité en fuyant les relations stables ? Tu as peur du risque ou tu ne veux tout simplement par perdre ton temps ? »


J’entrouvrais la bouche prenant conscience de l’impact que mes paroles pouvaient avoir sur lui, si j’avais été dans sa situation je me serais braquée à coup sur! Sans le vouloir je forçais la porte de sa carapace à grand coups de bélier. Je posais alors ma main sur ma bouche avant de la glisser nerveusement dans mes cheveux. Le feu me montait aux joues et je secouais la tête de gauche à droite avant de lui dire sur un ton beaucoup moins assuré. «Excuses moi…je..euh.. suis trop indiscrète….oublies ça…» J’avalais une gorgée de Whisky le regard fuyant, afin de retrouver mon masque froid mais ce n’étais pas tellement efficace. Je trouvais un point pour fixer mon regard, la machine à expresso, pour changer de conversation. Car ni lui ni moi n’étions prêts à se dévoiler de cette manière. «Finalement je serais curieuse de savoir ce qu’est un bon whisky…ça ne peut pas être pire que ça..enfin je crois…»

« Toi ? Faire mon éducation ? J’espère que tu es patient ! Et cette éducation consiste en quoi au juste? L’apprentissage du bon whisky ou comment un étudiant deviens sage ?»
« En matière de bon whisky bien entendu, je crois n'avoir rien à -apprendre en matière de sagesse vu que tu préfères servir des clients lourds et débiles que d'aller faire la fête avec tes amis un vendredi soir. Ah non, laisse-moi réfléchir, en fait ça ressemble plus à une vie ennuyeuse qu'à une vie sage ». Il y était peut être allé un peu fort, mais il avait éprouvé l'envie de faire disparaître de son visage le sourire narquois et satisfait qu'elle arborait.

La conversation en vint finalement à ce qu'elle lui demande ce qu'il faisait seul dans un bar un vendredi soir. Ugo marqua un temps d'hésitation mais il décida de la jouer franc-jeu. Elle était beaucoup trop maligne pour se laisser berner par les histoires qu'il racontait habituellement. Réalisant que l'égard qu'il avait eu pour elle et ce moment du faiblesse l'avait mis dans une position délicate et qu'elle risquait d'en profiter, il tenta une pirouette pour changer de sujet en précisant qu'il dansait très bien. « J’aimerais bien voir ça ! ». Ugo sourit à son tour, gagné,Non sans surprise, il constat que sa diversion avait fonctionné. Il aurait pensé que Léandra serait plus pugnace et qu'elle l'aurait titillé sur ce qu'il avait dit juste avant mais apparemment elle ne l'avait pas relevé. C'était étonnant de sa part vu l'occasion qu'il lui avait offert sur un plateau d'argent de prendre le dessus sur lui et de chercher à en savoir d'avantage. Mais son on soulagement ne fût que de courte durée.
« Tu empreintes le chemin de la facilité en fuyant les relations stables ? Tu as peur du risque ou tu ne veux tout simplement par perdre ton temps ? »

Ca c'était beaucoup plus digne de la Léandra qu'il connaissait. Un sourire s'afficha sur le visage du jeune homme qui lui servait plus à dissimuler sa crainte qu'à exprimer un sentiment de confiance et de complicité. Elle avait mit pile le doigt sur la corde sensible et avait apparemment jugé d'appuyer dessus le plus fort possible. Non mais croyait sincèrement qu'il allait lui raconter sa vie après avoir bu un whisky immonde ensemble ?! C'est qu'elle ne le connaissait pas alors, elle allait trop loin et Ugo comptait bien lui ramener les pieds sur terre. Le jeune homme avala une nouvelle gorgé de whisky sans la regarder une seule fois. Il était hors de question qu'il la laisse voir qu'elle avait touché quelque chose en lui. Il se contenta donc je jouer nerveusement avec son verre tout en regardant le liquide ambré aller et venir à l'intérieur. Il allait se retourner pour lui dire de se mêler de ses affaires mais elle réalisa apparemment d'elle-même qu'elle avait dépassé les limites. «Excuses moi…je..euh.. suis trop indiscrète….oublies ça…».Après tout qui mieux qu'elle pouvait comprendre qu'elle était allé trop loin et que certaines personnes ne voulaient pas parler de leur vie ou se livrer ? Elle était elle-même comme ça. Ugo ramait pour lui faire lâcher la moindre information sur elle et il s'en prenait plein la tête dès qu'il insistait un peu trop. Il songea non sans une pointe d'amusement que ça lui ferait un drôle d'effet à elle si lui aussi s'énervait et l'envoyait sur les roses comme elle le faisait quand il poussait le bouchon un peu trop loin. Finalement, il se ravisa, s'énerver n'aurait fait qu'avouer tacitement qu'elle avait touché la corde sensible qu'elle pourrait la titiller à sa guise quand l'envie lui prendrait. De toutes façon, elle s'était d'elle même excusée et avait même eu la bonne idée de changer immédiatement de conversation.

Il passa donc outre cet incident en enchaînant directement sur le souhait de la jeune femme qu'il lui fasse goûter du bon whisky.
«Finalement je serais curieuse de savoir ce qu’est un bon whisky…ça ne peut pas être pire que ça..enfin je crois…»
« J'en ai une très bonne bouteille chez moi si tu veux. Crois moi, ça n'a rien avoir avec ça ». Il remarqua tout de suite l'hésitation de Léandra, ils étaient de quasi inconnus, on ne pouvait pas dire qu'ils s'entendaient comme des larrons de foire et il restait encore des clients dans le bar. Sa réaction était tout à fait normal et la connaissant il aurait dû y aller plus doucement pour ne pas déclencher son « alarme de protection ». Léandra n'était pas de ces filles à qui il suffit d'offrir un verre pour qu'elle accepte de finir la soirée chez lui. Il n'avait pas vraiment l'habitude des filles plus farouches comme elle, à force de fréquenter les filles faciles. Il tenta tout de même le coup, ses intentions étaient bonnes et il ne voyait pas Léandra comme une conquête ou un « coup d'un soir » qu'il pourrait jeter le lendemain comme il le faisait avec les filles « kleenex » qu'il rencontrait.
« Aller quoi, viens... j'ai peut être beaucoup de défauts mais je suis pas un pervers et je n'habite qu'à dix minutes à pieds d'ici. Et puis tu vas pas me dire que tu n'as pas hâte de virer ces types du bar, il ne reste qu'eux. Laisse-toi aller pour une fois, sors de ta routine. Tout le monde a besoin de décompresser un moment où à un autre, tu vas finir par exploser à trop longtemps te stresser sur tes études et ton boulot si tu ne te lâches pas un peu de temps en temps. On va juste boire un verre de bon whisky chez moi et après tu rentres. Il n'y a aucun mal à ça, ça te fera du bien, je te promet, parole d'expert. »