Elea and Lissandro

Le samedi soir est sacré, réservé à la fiesta, un taux d’alcoolémie élevé et une voir plusieurs jeunes femmes pour me tenir compagnie et me distraire. Vêtu d’un simple jean délavé et d’un tee shirt blanc marquant avec soin les lignes de mon torse musclé j’enfilais une veste de cuir noir pour parfaire ma tenue. Le samedi soir je ne prenais jamais ma voiture car je savais très bien que je ne serais pas en état de la conduire au retour. C’est en taxi que je me rendais au bar du quartier, j’aurais très bien pu y aller à pied mais on est jamais trop prudent, même si c’est un quartier animé un silencieux peut très bien faire son job sans que l’on puisse retrouver mon agresseur. Ce soir le bar était particulièrement bondé, mais j’étais persuadé que je n’aurais aucun mal à me trouver une place parmi un groupe de jeunes femmes. Une fois dans le bar je scrutais les alentours et m’installait au bar, la tradition voulait que j’observe le terrain avant de me lancer dans une mission commando. Assit sur mon tabouret je commandais un bon bourbon, un sourire se dessina sur mon visage lorsque je regardais le liquide ambré scintiller sous les reflets de la lumière ambiante. Après un petit mouvement circulaire de la main je portais mon verre à la bouche en fermant les yeux afin d’humecter la douce odeur du plaisir et du vice. Je me délectais des saveurs douces et sucrées glissant le long de ma gorge tandis la chaleur chatouillait mes papilles.

Je reproduisais ce rituel pour les deux prochains verres puis je demandai au barman de me garder ma place. Ils savaient à qui ils avaient à faire j’étais un très bon client. Il me proposa même de me libérer une table, je levais la main pour lui faire signe que c’était bon je n’en avais pas besoin…pour le moment. D’un petit signe de main je lui indiquais de s’approcher, il s’exécuta sans broncher tandis que je posais ma main sur son épaule pour lui dire à l’oreille. « Voyons Paolo, tu ne connais toujours pas mes habitudes depuis le temps ? Je tate le terrain..allez gardes moi ma place tu veux je vais fumer une clope dehors !» Après une tape amicale sur l’épaule je tournais les talons me dirigeant vers la sortie. Au passage j’en profitais pour tenir la porte à trois bimbo aux airs aguicheurs. Je penchais la tête sur le côté en étudiant les moindres courbes de leurs corps moulés dans leurs robes. Un sourire malicieux glissa au coin de mes lèvres puis je passais la porte. Une fois dehors je m’appuyais contre le mur en sortant mon paquet de ma poche intérieure. «Bonsoir mesdemoiselles ! » Lançais je aux filles qui étaient accompagnées de leurs mecs, les garçons me lançaient des regards noirs, je leur répondis par un haussement d’épaule et un sourire provocateur. Je ne me lassais jamais de provoquer les mecs surtout ce genre de types incapable de répondre quand on tentait une approche de leur copine. Je sortis une cigarette de mon paquet et la portait à ma bouche, hochant la tête à chaque fille qui passait devant moi, j’allumais ma clope et appréciais ce moment de calme avant de retourner en chasse. Lorsque je jetais celle-ci sur le sol une paire de converses croisa la route de mon mégot. Je levais les yeux et aperçu une jeune femme aux cheveux flamboyant. Sa peau était pâle et semblait si douce, ses yeux étaient d’un vert clair envoutant et sa chevelure flashy encadrait ce visage d’ange avec une touche d’originalité. Seulement quelque chose semblait éteindre ce visage radieux, en effet la jeune femme semblait profondément malheureuse ce qui eut le don d’attiser ma curiosité. Je me précipitais devant elle pour lui ouvrir la porte.

«Après vous mademoiselle ! » Lançais je après lui avoir adressé un large sourire. Elle me répondit timidement après avoir forcé un petit sourire. Je lui emboitais le pas et avant de me diriger vers le bar je lui dis. «C’est dommage de venir dans un bar avec une si bonne ambiance et faire cette mine déconfite ! Venez donc boire un verre avec moi au bar. Dans une demi heure il y à le concour de téquila paf et croyez moi les places sont chères !» D’un mouvement de tête je lui indiquais de me suivre. Je rapprochais un tabouret du miens et tapotais la paume de ma main sur le tabouret vide. « Allez je ne vais pas vous manger ! Essayez au moins après vous aurez le droit de me dire sincèrement si vous n’avez pas apprécié ok ?» Un large sourire et un clin d’œil accompagnaient mes paroles. La jeune femme finis par accepter et grimper sur le tabouret.
«Qu’est ce que vous buvez ? !» Après sa réponse je commandais au barman puis me tournais vers la jeune femme en fronçant les sourcils. « Si vous passez une mauvaise soirée donnez moi un gage à faire ok ?» Après son expression surprise je réussit à la faire sourire. Nos verres venaient d’être déposés devant nous, je levais mon verre dans sa direction et le fit tinter sur celui de la jeune femme.
«Enchanté, moi c’est Lissandro et vous ? » Ce soir j’étais déterminer à m’amuser et cette jeune femme sans le savoir venait de me donner une distraction de taille, mon défi ? La faire sourire, la faire s’amuser la faire boire et la suite on verra bien ! Je vouais surtout réussir à lui faire passer une bonne soirée en ma compagnie. Et je comptais bien y arriver !

« Proper Education »

Lissandro&Elea

Ça va pas, ça va pas, ça va pas. Les premières semaines passaient nickel, mais depuis quelques jours, je n'ai qu'une envie, c'est de rester sous la couette. Mon entrée à l'école était laborieuse. Les autres étudiants sont loin d'être aussi accueillants que je ne l'aurais pensé. Tous les matins, je suis forcée de m'y rendre avec la boule au ventre et le regard porté vers mes chaussures. Ma colocation avec Léandra commence à devenir pesante. Non pas parce qu'on s'entend mal, au contraire, cette fille est adorable. Et c'est justement le problème. Je savais bien que j'avais cette manie de m'attacher aux gens facilement, mais là, c'est d'un délire... Je ne sais pas si c'est le fait que ce soit la première fois que je partage un appartement avec une autre personne de mon âge, sans parents, mais quelque chose ne va pas, dans ma tête. Je commence à m'inquiéter. Ces sensations, c'est pas la première fois que je les ressens. C'est exactement comme avec Lia. Je pense à Léandra, un peu trop souvent, et c'est ce qui me fait peur. En pensant à elle, je pense à Lia, et je retrouve peu à peu cette nostalgie que j'avais à Rome, après sa mort, quand je passais la plupart de mes soirées à pleurer ou rester seule. Et comme si ça ne suffisait pas, ma mère vient de m'appeler, pour m'annoncer qu'elle avait l'intention de divorcer avec papa. Je savais bien que ça allait se terminer de cette façon, après tout, il l'avait trompé. Mais si tôt, surtout maintenant, alors que tout me tombe déjà sur la gueule...

Ma mère a insisté pour que je ne vienne pas les voir, mais j'ai réussis à la convaincre pour que je retourne à Rome la semaine prochaine. J'y resterai un week-end, peut-être plus, en fonction de l'état dans lequel elle sera. Je sais qu'elle le supportera mal, et ça m'inquiète. Je n'ai rien dis à Léandra, mais elle n'est pas débile. Elle a très vite remarqué que quelque chose n'allait pas, en même temps, ça doit bien faire déjà trois jours que je n'arrive plus à sourire, et ce soir, c'est le pompom. Je n'ai vraiment pas envie de passer la soirée enfermée dans ma chambre pour éviter les questions de Léandra. Alors, après une longue douche, j'enfile un t-shirt blanc, un jean et mes converses, avant de filer en lançant à la jeune brune « Ne m'attends pas, bonne soirée ! » Je n'ai rien avalé depuis ce matin, et je commence sérieusement à le ressentir. Sur le chemin, je m'arrête dans une épicerie pour acheter de quoi me remplir un peu l'estomac, histoire de tenir la soirée. Je sais très bien comment celle-ci va se passer, je rentrerai avec quelques verres dans le nez, alors autant que je mange quelque chose avant de m'effondrer sur un trottoir. Je sais, c'est complètement débile de noyer son chagrin dans l'alcool, mais en même temps, je ne vois pas vraiment ce que je pourrais faire d'autre. Passer la soirée avec Léandra n'aurait fait que me rendre encore plus mal, parce qu'elle aurait sans doutes essayé de comprendre ce qui ne va pas, j'aurais été forcé de lui raconter, et comme elle est concernée par l'un de ces sujets, ça aurait été une vraie catastrophe.

Après m'être forcé à grignoter un gâteau, je me dirige tout droit vers le premier bar qui me paraît intéressant. Le Dolce Vita. Ça fera l'affaire. A peine arrivée devant la porte, un homme se plante devant moi et m'ouvre la porte. « Après vous mademoiselle ! » C'est à peine si j'ose lui adresser un regard, je lui sourire faiblement « Merci... » Fais-je en passant devant lui pour entrer. « C’est dommage de venir dans un bar avec une si bonne ambiance et faire cette mine déconfite ! Venez donc boire un verre avec moi au bar. Dans une demi heure il y à le concour de téquila paf et croyez moi les places sont chères ! » Je lève les yeux en soupirant. En temps normal j'aurai été amusée à l'idée qu'un garçon me drague, mais ce soir je n'ai pas vraiment la tête à ça. Je m'arrête et le regarde, sans répondre, tandis qu'il rapproche un tabouret près du comptoir, avant de me faire signe de m'y assoir. « Allez je ne vais pas vous manger ! Essayez au moins après vous aurez le droit de me dire sincèrement si vous n’avez pas apprécié ok ? » Après tout, peut-être que passer la soirée avec un parfait inconnu, un homme qui plus est, me permettra de me changer les idées. « D'accord. » Finis-je par répondre sans grande conviction en prenant place sur le tabouret. « Qu’est ce que vous buvez ? ! » Sur une carte posée face à moi, je regarde le premier cocktail. « Un Mojito » Je me décide enfin à adresser à nouveau un regard vers le jeune homme. Il a l'air plutôt sûr de lui, et vu son physique, je pense qu'il peut se le permettre. Ce doit être le genre de mec à trainer souvent dans ce genre de bar et se chercher une minette à draguer chaque fois qu'il en a l'occasion. Ces Italiens, tous les mêmes ! « Si vous passez une mauvaise soirée donnez moi un gage à faire ok ? » Un gage ? Pourquoi pas, ça pourrait être amusant. Un fin sourire se dessine sur mes lèvres. C'est déjà un bon début. Nos verres arrivent enfin. Voyant qu'il avait déjà prit le sien et qu'il tendait celui-ci vers moi, je récupère le mien et trinque avec lui. « Enchanté, moi c’est Lissandro et vous ? » « Elea. » Pas vraiment enchantée pour le moment. Bien qu'il ait l'air sympa, je suppose que ce doit être un de ces nombreux masques pour réussir à séduire les jeunes demoiselles. Quoi qu'il en soit, ce n'est pas lui qui m'empêchera de me prendre une cuite, je suis venue pour ça. Je bois la moitié de mon verre, faisant une légère grimace après l'avoir reposé, puis me tourne à nouveau vers lui. « Question. Pourquoi moi ? Y a pleins de jolies filles dans ce bar, qui ont l'air d'avoir envie de s'amuser, en plus. Moi j'arrive en tirant la gueule, habillée comme une merde, et vous venez vers moi... » A ces mots, j'ose jeter un coup d'œil dans la salle.

Malgré tout mes efforts la jolie rouquine ne m’avait pas décroché un seul sourire et c’était contenté de me répondre poliment par de simples mots. Cependant je ne me laissais pas démonter, après tout elle avait bien mal en point et il allait falloir redoubler d’efforts pour parvenir à lui faire apprécier cette soirée. Seul le coup du gage pour la mettre en confiance sembla porter ces fruits, je pouvais observer avec plaisir ses lèvres s’étirer en un mince sourire. Elle fini même par m’adresser une phrase et même une question qui était plus longue que deux mots d’affilés. Je me persuadais donc que si je redoublais d’efforts je parviendrais à lui faire oublier sa tristesse le temps d’une soirée. Ma mission pour ce soir : lui faire apprécier cette soirée. Je posais mon regard sur le visage doux de la jolie rouquine lorsqu’elle se mit à parler : « Question. Pourquoi moi ? Y a pleins de jolies filles dans ce bar, qui ont l'air d'avoir envie de s'amuser, en plus. Moi j'arrive en tirant la gueule, habillée comme une merde, et vous venez vers moi... » Fort surpris par son interrogation je ne pu m’empêcher d’écarquiller les yeux avant de retenir un léger rire. Comment pouvait elle se rabaisser ainsi ? La jeune femme devait être vraiment mal en point, pet être qu’elle c’était fait larguée ce soir.

Elle était sérieuse et déprimée alors je décidais de la dérider un peu par une de mes provocations habituelles. «Disons que j’avais pitié et que je souhaitais faire une bonne action ! » Elle se retourna vivement vers moi tandis que je ricanais. Mais il était encore un peu tôt pour ce genre de blagues et j’avais frôlé la gifle de peu. Je devais lui faire comprendre au plus vite qu’il s’agissait d’une simple blague car sinon je pouvais dire adieu à ma soirée en sa compagnie. Donc je m’empressais de lui dire. «Je plaisante biensur.. vous voulez vraiment savoir ? Eh bien regardez la bas ! » Je me levais et me plaçais derrière elle en posant mes mains sur ses épaules. Ainsi je pouvais lui expliquer à voix basse en observant les gens qui se trouvaient dans le bar. Je rapprochais doucement mon visage de son oreille pour lui murmurer : «Vous voyez la table juste en face ? Eh bien elle c’est un mauvais coup et sa copine est une coincée sous des airs d’allumeuse. Maintenant regardez la troisième table en partant de la droite, la fille au bustier rouge… elle est fiancée et son amie est gay. Ensuite la blonde décolorée la bas à des lentilles de contact, un centimètre de fond de teint, du silicone un peu partout je vous laisse imaginer son côté naturel et simple ! Maintenant si vous regardez au fond, ses filles ont faim, un peu trop et je me demande si je ne serais pas le troisième de la soirée…un peu trash vous ne trouvez pas ?» Je me redressais et la petite rouquine se tourna vers moi, la tête penchée sur le côté je lui adressais un petit sourire amusé et un regard doux. «C’est fatiguant de fréquenter toujours les mêmes personnes, disons que le moulage est agréable mais la soirée est vide et sans aucun intérêt. Honnêtement je pense que je vais beaucoup plus m’amuser ce soir en votre compagnie qu’avec une poupée gonflable sans cervelle.» Je m’asseyais sur mon tabouret avant de lui dire en levant les yeux au ciel. «Et par pitié arrêter d’être trop modeste vous vous dévalorisez sans raison. Vous vallez bien mieux que ces nenettes !» Je bu quelques gorgées de mon verre pour ne pas paraître trop insistant et qu’elle ne se braque pas. Ma description de la gente féminine présente dans la salle semblait l’avoir étonné et amusé. Pour une fois j’étais honnête, changer mes habitudes serait une bonne chose, surtout que ce genre de distraction était lassante et sans réel intérêt.


Je commandais une seconde tournée pour patienter, en effet le concour de tequila paf n’était que dans vingt minutes et la jeune femme semblait avoir besoin d’un bon remontant avant de commencer. En effet ni mes blagues ni mes gentilles attention de semblaient être d’une réelle efficacité. Certes la jeune femme semblait plus à l’aise mais à en juger par son regard triste je ne pourrais pas prétendre qu’elle passe une agréable soirée. Je décidais donc de ne pas être trop curieux de poser de simples questions qui ne risquaient pas de la rendre plus malheureuse qu’elle ne l’était. Elle semblait jeune alors je pense que ma question ne poserait pas de problème. «Qu’est ce que vous faites dans la vie ? » Je pariais qu’elle était étudiante ainsi je n’aurais pas à la ramasser en larme parce que j’avais posé la question qui tue et qu’elle venait de perdre son boulot ou je ne sais quoi d’autre.