C'est la fête à Napoli ! Voilà déjà quelques jours que tout le monde prend plaisir à célébrer la 8ème merveille napolitaine : la pizza ! Mine de rien, c'est qu'on lui voue un véritable culte à cette délicieuse pâte garnies d'ingrédients frais provenant tout droit de notre belle région ! C'est indéniable, tout le monde aime la pizza ! En même temps, à ton réellement le choix ? Vient à Naples, ose prétendre que tu n'aimes pas ça, et tu signes ton arrêt de mort ! Si, si, si ! Je t'assure ! C'est comme couper ses spaghettis, ça mérite qu'on coupe les deux mains et la langue ! Ça fait peut, n'est-ce pas ? Pourtant, à en voir leurs magnifiques sourires et leur bonne humeur, difficile de se méfier de ces citadins, fiers de leur ville et de leur histoire. Il est vrai que ce soir, tout semblait être parfait ! C'était LA soirée à ne pas manquer, celle qui clôturait cette semaine de sauce tomate à gogo et de fromage fondu dans un ancien four à pizza. Mais c'est que ça vous change un pizza mine de rien ! Vous ne me croyez pas ? Et bien j'ai de quoi vous prouver ce que j'avance...

L'Antica Pizzeria Port'Alba. Mon restaurant préféré ! C'est Milo qui m'y a emmené, quand je suis arrivé à Napoli ! L'une des plus grandes et prestigieuses pizzeria de Naples, et de ce fait du monde ! Ici, on a la véritable recette, celle qui fait danser vos papilles, celle qui vous fait perdre la tête, celle qui... aura raison de toutes les pizzas qui ont pu passer dans votre estomac par le passé ! Et ce soir, la réception destiner à clore cette fête se déroule là-bas. La décoration est à la fois sobre et conviviale. Lumière quelque peu tamisée, mur blanc et dans les tons rouge brique... Des bougies décorent les tables, et offre un magnifique jeu d'ombre sur les plafonds. Le lieu en lui même dégage un certain charme. Dans une grande pièce sont disposées des tables, de maximum cinq places. Elles sont bien réparties, offrant de l'espace aux serveurs et de l'air aux clients. Tout a été fait sur réservation... Impossible de s'incruster au dernier moment ! C'est calculer à la fesse prêt, pas un siège de plus, ni même un tabouret, une chaise de pique-nique, un pouffe, un coussin, un tapis... Rien de plus ! Normal, les clients de ce soir auront le privilège de goûter à de nouvelles pizzas, tout comme celui de profiter des recettes traditionnelles. Ne rigolez pas, sinon le chef va sortir avec son grand couteau et vous apprendre le respect de la Margherita !

C'est après vous avoir débarrasser de vos affaires que je vous conduis à votre table pour la soirée. Jusqu'à ce que Milo, s'occupe de vous ce soir !

Consignes

- Pas d'ordre pour poster... Tout simplement pour ne pas bloquer le jeu, ni même contraindre des joueurs à se dépêcher etc.
- Pas de longs posts. On veut de la qualité certes, mais du mouvement, de l'action. Je vous aiderais pour ça, ne vous en fait pas !
- Mangez mes petits !

« Léandra dépêches toi si on arrive trop tard, il n’y aura plus de table de libre ! » Je grimaçais devant le miroir tout en glissant ma main dans ma chevelure caramel. Elea me regardait appuyée contre l’encadrement de la porte de ma chambre, elle semblait s’impatienter mais restait tout de même souriante. Parfois j'admirais la petite rouquine, comment faisait elle pour me supporter tout les jours? « Bah tant mieux… on est vraiment obligées d’y aller ? » répondis-je les bras croisés en affichant une moue boudeuse. « Arrêtes un peu ! » Elea s’avançait vers moi et me regardait de haut en bas avec un sourire aux lèvres. « Quoi ça va pas ? » Lui lançais-je d'une voix paniquée en regardant ma tenue. Elle secoua la tête de gauche à droit en levant les yeux au ciel. « C’est parfait ! » Je fronçais le nez en pivotant devant la glace afin de vérifier la longueur de ma robe. Je ne la mettais que trop rarement, elle est était jolie mais un peu courte pour moi. Je misais sur l’orginialité du vêtement pour casser le côté sulfureux de ce vêtement, en effet elle était blanche avec des imprimés noirs, le haut épousais parfaitement ma taille tandis que le bas formait une sorte de boule autour de mes hanches comme un papier journal froissé : « C’est pas trop court ? » Elea m’attrapa par le bras pour me trainer hors de ma chambre, j’attrapais un sautoir de perles au passage et le jetais autour de mon cou. Pour une fois que je sortais je devais faire des efforts sur ma tenue, au moins je ferais des efforts sur quelque chose et puis ça me donnerait une bonne excuse pour tirer la tronche. J’enfilais mes chaussures a bout rond, noires vernies à talon aiguille dix centimètres. Commenta j’allais réussir à marcher avec ça ? Elles étaient quasiment neuves, j’avais du les mettre trois fois tout au mieux.

Nous prîmes un taxi pour nous rendre au restaurant, pas question de me fouler la cheville à chaque trottoir ou d’arriver la bas les pieds en feu. Le taxi nous déposa devant le restaurant, je soupirais avant d’attraper Elea par l’avant bras tandis qu’elle s’apprêtait à entrer. « Attends ! » Je sorti mon paquet de cigarettes de mon sac et en allumait une, j’avais besoin d’un peu de courage pour tenter d’apaiser cette boule qui me nouait l’estomac. Après la clope Elea me souria et attrapa mon bras pour me conduire à l’intérieur, elle ne croyait quand même pas que j’allais m’enfuir en courant avec ces chaussures ? En même temps ce devait être la raison principale pour laquelle je les avait mises, au moins je ne pourrais pas me défiler au dernier moment. Elea avait fait l’effort de sortir peu pour rester avec moi je lui devais au moins ça !


Une fois à l’intérieur je baissais la tête fixant le sol, il y avait beaucoup trop de monde et j’avais la désagréable sensation que tous les regards étaient braqués sur nous. Je sentais le feu me monter aux joues. Un serveur nous accueillit poliment avant de nous conduire à notre table. Une fois assise je me sentais un peu plus en sécurité. Enfin presque… je jouais nerveusement avec ma serviette. « Il y a beaucoup de monde. » Dis je après avoir avalé avec difficulté ma salive. Le serveur nous déposa les cartes pour l’apéritif. Mon regard se concentra uniquement sur les cocktails de fruits alcoolisés, je n’avais pas l’habitude de boire de l’alcool mais la j’avais besoin d’une bonne dose de courage. Je me demandais encore pourquoi j’avais accepté de me laisser traîner ici, vivement qu’elle se trouve des copines en cours pour qu’elle puisse sortir sans m’obliger à venir ! Lorsque le serveur revint je laissais Elea prendre commande et levais timidement les yeux vers le serveur, d’une voix à peine audible je lui dis. « Un Blue Lagoon s’il vous plait.» Il ne tarda pas a revenir avec nos commandes, je glissais ma paille sur mes lèvres avant de lever mon verre en direction d’Elea. «A l’exploit de l’année ! » Lançais je en ponctuant ma phrase par un petit rire. Nos verres tintèrent mais le son était couvert par le brouhaha causé par la salle bondée de monde. Je portais ma paille à la bouche pour me délecter de ce cocktail bleu turquoise. Une grimace se dessina sur mon visage, je posais ma main sur ma poitrine en soufflant.. « Pfiou c’est corsé ! » J’aurais peut être du me renseigner avant de choisir le cocktail uniquement sur son nom agréable. Jamais je n'aurais cru qu'un cocktail aussi joli soit aussi fort! Sans compter que l'alcool ce n'est pas dans mes habitudes. Elea se mit à rire, je me doutais que l’expression qui ornait mon visage se passait de commentaire. Je lui répondit uniquement par une grimace. Avant de jeter un œil sur l’ensemble de la salle. J’avais mal au ventre, une envie pressante mais le monde semblait me décourager. Mais à force de m’agiter sur ma chaise Elea demande au serveur ou se trouvaient les toilettes, je fus donc contrainte de m’exécuter, je marchais d’un pas lent vérifiant que mon talon ne dérapait pas, une fois arrivée aux toilettes je soupirais de soulagement. Dix minutes plus tard je reprenais la direction de ma table.

Grande fête pour moi, je suis aux anges ! Quel italien, napolitain qui plus est, ne rêve pas d'une journée, voir même de plusieurs journées entièrement consacrées à la pizza ? Non mais sérieusement ? Quel mec censé, avec un estomac correct, ne prendrait pas son pied avec une telle célébration, et cela sans mettre la moindre nana dans son lit ? Aucun... Au alors, c'était un fou qui n'aimait pas le fromage, la tomate, la pâte... Bref, un homme qui n'avait rien à faire en Italie ! Moi, ce soir, je me rendais dans la plus belle et prestigieuse pizzeria du coin ! Splendide, elle faisait sans nul doute la fierté de tous les napolitains ! J'avais réservé la table un bon paquet de temps à l'avance, sachant qu'elle serait prise d'assaut par tous les gros consommateurs de pizzas de la ville ! J'avais réservé pour deux, et mis de côté la moindre invitation féminine. Une femme ? Pour manger de la pizza ? A part ma meilleure amie, je ne voyais pas qui pouvait m'y accompagner. Les femmes ne mangent pas de pizza c'est bien connu ! Ça fait grossir, et puis c'est gras, et... Blablabla ! Non, j'allais passé la soirée avec un pote, et pas n'importe lequel : Ugo ! C'était un peu comme mon double finalement... Il avait la même façon de pensée que moi, et on s'entendait à merveille. On pouvait aisément partir dans des délires sans noms, s'amuser à mater quelques demoiselles et ouvrir les paris. « Ramène celle-la chez toi, fournit moi une preuve que vous n'avez pas joué au scrabble mais bel et bien fait des folies de vos corps et je te paye une bière lors de notre prochaine virée ! » Oui, ça se résumait à une bière, parfois plus mais c'était rare, et puis on avait le droit à 'importe quel preuve. Sous vêtement, photo de la belle au petit matin... Bref ! On avait champs libre ! Pour l'instant, je ne pensais qu'à mon estomac, qui me gueulait qu'il avait faim ! Arrivant seul au restaurant, je me présentai, me débarrassai de mes affaires et me laissai guider jusqu'à ma table. Tout ça, sans faire attention au monde qui m'entourait. Je me foutais pas mal de ces gens, venus ici pour se faire péter le ventre ! Là, je commandai un verre de whisky et je lançai un regard à ma montre. Oh, il n'allait pas tarder le petit père ! Pas vrai Ugo ?

Enfin ! Ugo attendait la fête de la pizza avec impatience chaque année. C'était devenu une sorte de rituel, Mattéo et lui y allait chaque année entre potes depuis qu'ils s'étaient rencontrés. Tous deux amateurs de pizzas, les deux compères n'auraient raté cette soirée pour rien au monde. Ugo devait faire attention à ce qu'il mangeait, la carrière de sportif de haut niveau le lui imposait, mais une fois par an il se donnait le droit de faire de gros excès. Aucun napolitain, pas même son coach, ne pouvait le lui reprocher. Ici la pizza c'était sacré, on la fêtait une fois par an, il fallait le faire dignement ! Ugo avait accepté de goûter des pizzas, il savait qu'il risquait d'avoir des maux d'estomac le lendemain mais ça en valait la peine. Peut-être serait-il le premier à goûter à la nouvelle pizza à la mode qui ferait un ravage dans les restaurants les prochains mois. C'était une sorte de défi pour lui, et pour une fois Mattéo n'y participait pas mais il se marrait bien... le trouillard ! Il t resta sur le seuil de la pizzeria quelques secondes pour admirer la décoration, chaque année ils en faisaient une différente mais il devait bien reconnaitre qu'ils s'étaient vraiment surpassés. Ils avaient accentués les lumières qui dansaient sur les mures et les plafonds. Un cadre agréable est un bon début pour une soirée. En promenant son regard dans la pièce, il fini par apercevoir son ami Mattéo, déjà attablé son verre de Whisky à la main. Il ne perdait pas de temps ! Ce type avait la classe, c'était sûr, il n'y avait qu'à observer la façon dont les femmes le regardaient en passant à côté de lui, ça en faisait un sérieux rival pour les soirée arrosées mais aussi un complice. Disons qu'ils se ressemblaient tellement qu'ils se comprenaient sans se parler. Il se dirigea vers lui lorsqu'il sentit un choc sur sa poitrine, il était rentré dans quelqu'un, ou quelqu'un lui était rentré dedans peu importe. Ugo observa la demoiselle, Léandra., elle sortait apparemment des toilettes et il ne l'avait pas vu venir Un sourire se dessina sur les lèvres du jeune homme.
« Toi ici ! Tu me harcèles maintenant ? Léandra, je sais que tu es folle de moi mais ce soir la seule à qui je ferai de l'œil sera ma pizza. Désolé ma belle.  »
Il fit semblant d'ignorer sa réplique et se dirigea vers Mattéo, cette petite pique à Léandra l'avait mis de bonne humeur. « Alors comme ça on ne m'attend plus pour picoler maintenant ?  ». Les deux hommes se firent l'accolade, Ugo s'assit en face de son ami et commanda à son tour un whisky. Un petit apéritif pour se mettre en appétit ne pouvait pas faire de mal. « Alors, prêt à te gaver de pizza ? Dis-moi que cette fois tu vas goûter les nouvelles petit joueur ».

J'ai beau connaître Léandra depuis peu, j'ai bien compris depuis le début, que la sortir de son appartement demandait énormément de patience et de courage. Mais malheureusement pour elle, la petite brune est tombé sur la pire des coloc'. Si elle pensait que je baisserais vite les bras, elle pouvait se gratter ! Enfin, ma persévérance avait porté ses fruits... Après une lute acharnée pour la convaincre de m'accompagner à la fête, Léandra avait finit par accepter. De toutes manières, elle n'avait pas vraiment le choix, je lui ai fais un sacré bourrage de crâne, jusqu'à la faire craquer. Elle risquait très certainement de m'en vouloir un long moment, mais peu importe ! Je n'ai pas eu l'occasion de sortir énormément depuis ma venue à Naples, et j'ai bien l'intention d'en profiter cette fois, même si Léandra tire la tronche !
L'Antica Pizzeria Port'Alba. C'est la première fois que j'y entre. C'est beau, c'est grand, et c'est déjà blindé. Heureusement que j'ai tiré Léandra de sa chambre, quelques minutes de plus et je paris qu'elle n'aurait même pas posé un pied à l'intérieur. Heureusement que j'avais réservé une table. Un large sourire se dessine sur mes lèvres, alors que mon regard balaie la salle. J'adore l'ambiance ! Mais ça n'a pas vraiment l'air d'être le cas pour Léandra, qui, entre temps, est passé du blanc translucide au rouge pivoine. Je tente de rester près d'elle, par peur qu'elle file en douce, ce qui ne m'étonnerai gère, d'ailleurs... « Il y a beaucoup de monde. » Une fois à notre table, je me concentre sur la carte des cocktails, tentée de prendre toute la liste. « Normal ! C'est pas une soirée pyjamas j'te rappelle. » Fais-je en relevant la tête vers la petite brune. Je lui adresse un sourire rassurant et amusé en remarquant sa tête. On a presque l'impression qu'elle se croit dans un film d'horreur. « Détends-toi un peu, on va pas te sauter dessus pour t'égorger, hein. Les gens sont civilisés, ici ! Enfin, je crois... »
« A l’exploit de l’année ! » Lance Léandra, alors que nos verres viennent enfin d'arriver. J'ai finis par choisir une Tequila Sunrise. « Comme tu dis, et ça ne sera pas le seul, crois-moi. » Je trinque mon verre avec le sien, lui faisant un clin d'œil au passage, avant de boire une longue gorgée du cocktail. « Pfiou c’est corsé ! » Je manquais de m'étouffer en voyant l'expression sur son visage. C'est vrai qu'ils ne rigolent pas sur le dosage d'alcool... Tout en cherchant un sujet de conversation, sachant que Léandra est bien trop mal à l'aise pour en trouver un elle-même, je remarque que celle-ci semble avoir des vers aux fesses. Stress ou simple envie pressante ? Dans le doute, j'interpelle un serveur qui passe près de notre table pour demander où se trouve les toilettes. Et à en voir la tête de la brunette, je crois que c'était ce qu'elle attendait, bien qu'elle ne doit pas avoir envie de bouger de sa place à l'heure qu'il est, tant pis. Elle se lève tout de même pour y aller, et j'attends son retour en jouant avec ma serviette, faisant une sorte d'origami ou je ne sais trop quoi... Léandra revient enfin, quelques minutes plus tard, et, ne faisant pas vraiment attention où elle marche, elle se cogne contre quelqu'un, ce qui me fait décrocher une grimace. Aussi maladroite que moi cette fille... De loin, je n'entends rien de la discussion entre ce jeune homme et la brunette, mais à en voir leur tête, j'ai la nette impression qu'ils se connaissent... A peine revenue à table, elle se cache le visage entre ses mains. « Ça va ? C'était qui ce gars ? » Je relève la tête pour le chercher du regard et remarque qu'il vient de s'installer à une table près de la notre, mais ce qui m'interpelle le plus, c'est cet autre garçon. Un visage familier. Je lève la main pour lui faire signe, un large sourire aux lèvres. « Hey, Mattéo ! »

Elea était un ange avec une patience en or, elle prenait avec humour tout ce que je disais, sans broncher ni me réprimander, elle c’était mise en tête que ce ne serait pas non plus la seule fois qu’elle me trainerait dans ce genre de soirée. Aie face à la jeune femme têtue comme une mule j’allais donc devoir redoubler d’efforts pour rester chez moi ou bien lui trouver une amie avec qui passer ces soirées. Le hic ? Je n’avais qu’une seule amie et je passais mon temps à repousser tout le monde, cela n’allait pas être une tâche facile ! Malgré tout les efforts de la petite rouquine pour me détendre la boule dans mon ventre semblait vouloir s’incruster tout au long de la soirée. Je pense que je devrais commander plus qu’un simple cocktail pour qu’elle décide de foutre le camp ! Elea toujours bienveillante se chargea pour moi de demander au serveur ou se trouvaient les toilettes je ne trainais pas pour y aller.

Un profond soupire me permis de passer la porte qui mettait en sourdine les bruits de la salle de restaurant, c’est avec angoisse que je découvris que la salle c’était remplie de nouveau en dix minutes. Marcher tout droit, la tête haute et d’un pas assuré renvoyant ainsi les regards avec un mur d’assurance n’était pas dans mes capacités. En effet j’avais bien du mal à supporter les regards sur moi surtout lors des rares occasions ou je portais une robe courte et des talons aiguilles de 10 cm de haut. Je baissais donc la tête afin d’éviter de croiser tout regard susceptible de se poser sur moi, je marchais d’un pas lent en fixant mes pieds, inutile que je glisse pour m’étaler devant tout le monde ! C’est alors que quelque chose me heurta brusquement, je n’avais pourtant pas foncé dans un mur ! Je grimaçais en glissant mes doigts dans ma chevelure, c’est en levant les yeux que je constatais avec horreur qu’il s’agissait d’un garçon, pire que ça, c’était Ugo ! Je fronçais les sourcils, je jurerais que cet idiot l’avait fait exprès pour se faire remarquer. « Tu peux pas faire attention? » Lançais je d’une voix glaciale. «Toi ici ! Tu me harcèles maintenant ? Léandra, je sais que tu es folle de moi mais ce soir la seule à qui je ferai de l'œil sera ma pizza. Désolé ma belle.» Je sentis mes joues me brûler et celle-ci ne tardèrent par à se teinter d’une couleur pourpre, un mélange d’humiliation de colère et de timidité m’avait envahi. Je ne pouvais m’empêcher de lever les yeux au ciel en croisant les bras, ma réponse fut sèche. « Etouffes toi avec ta pizza tu me feras plaisir ! » Le comble ? Il se détourna de moi avant même que j’ai fini ma phrase, je serrais les poings enfonçant avec rage mes ongles dans les paumes de mes mains. Il avait le culot de me bousculer, de me parler ainsi et de se barrer avec son regard supérieur. Si il n’y avait pas eu autant de monde je pense que je l’aurais coursé avant de lui attraper le bras et lui cracher ma haine. Mais je me contentais de regagner ma table d’un pas rapide.

Elea remarqua bien vite que je n’étais pas dans mon état normal, la colère était montée bien trop rapidement et il fallait remercier Monsieur Ugo le prétentieux ! Je faisais claquer nerveusement mes ongles contre la table en sirotant mon cocktail. Mais en levant les yeux je découvris avec horreur que la table d’Ugo était non loin de la notre et la cerise sur le gâteau, son rendez vous n'était autre que Mattéo l’abrutit ! Eh bien qui se ressemble s’assemble. Je couvrais mon visage avec mes mains en secouant la tête de gauche à droite. « Ça va ? C'était qui ce gars ? » Je levais le regard vers Elea avant de pousser un profond soupire et lui répondre d’une voix blasée. « Ugo, prétentieux, séducteur, hautain, envahissant pourquoi faut il que je croise son chemin sans arrêt ?» Ce garçon m’insupporte, non seulement à cause de son attitude mais deux autres raisons que je n’avouerais jamais entrent en compte, il a un charme fou qui me contraint à ne pas baisser ma garde, il m’agace tellement que ça deviendrait une sorte de passion, mon défouloir personnel comme une sorte de petit plaisir addictif. Contre toute attente Elea qui fixait Ugo se mit à sourire et leur faire signe. Non mais elle est malade ou quoi ? « Hey, Mattéo ! » Bon sang ! Il manquait plus que ça ! Je couvrais mon visage avec mes mains en secouant la tête de gauche à droite priant pour que Mattéo ne se lève pas pour venir la saluer ! Je m’emparais de ma paille pour boire une bonne dose de mon cocktail. Je n’avais pas tellement envie de salir ma robe en me cachant sous la table.

L'attendre pour picoler ? Et puis quoi encore ? Si monsieur mettait quinze ans pour arriver, sous prétexte qu'il avait fait par exemple fait une agréable rencontre sur le chemin, je devais mourir de soif ? Rester assis à ma table comme un demeuré et dessécher comme une pâquerette en plein milieu du désert du Sahara ? J'esquissai un sourire amusé et haussai les épaules. Il me connaissait, non ? On était un peu les même, ça n'aurait même pas dû l'étonner. « Bon, au lieu de râler... Dis-moi ce que tu prends ! » Je levai la main et fit signe à une des nombreuses serveuses de s'approcher. Une jolie brunette vint nous voir, visiblement contente de pouvoir s'occuper de cette table. Moi, ça m'amusait. C'était parfois ainsi que ça se passait lorsque l'on décidait de sortir entre mecs. A son tour Ugo demanda un whisky, alors que je buvais une gorgée de mon propre verre. « Moi ? Toujours prêt ! On parle de pizza, normal, non ? Et non, je suis fidèle...quand il s'agit de bouffe ! » Je ponctuai ma phrase par un sourire en coin, alors que je levai mon verre.

C'est alors que j'entendis mon prénom. Je me stoppai donc, et cherchai du regard la personne à l'origine de cette interpellation. Mon regard balaya la pièce, et il finit par se poser sur une petite rouquine qui ne m'était pas inconnue. Elea ? Ici ? Mais c'était une super coïncidence ! « Oh, attend-moi deux seconde, je reviens... - Je m'apprêtai à quitter la table. - Je n'en ai pas pour longtemps. » Je me relevai donc, et pris la direction de la table de mon amie. Elle semblait accompagnée. Lorsque la silhouette de cette inconnue se dessina plus précisément, jusqu'à finalement me dévoiler son visage, j'en fus agréablement surpris. Je l'avais déjà vu cette demoiselle ! Pourtant, elle baissait la tête, paille dans la bouche, comme si elle avait tenté de se planquer derrière son verre ! « Elea, ma belle ! » Je me penchais vers elle, et lui fit la bise. Ce petit bout de femme, au sacré tempérament, m'avait toujours épaté. J'avais limite l'impression de me mettre la pression tout seul en cherchant inconsciemment à être en compétition avec elle. Ce soir, la pizza avait inhibé toutes les tensions accumulées dans journée. Si bien que je n'y prêtais pas tellement attention. « On est venu s'offrir les meilleures pizzas de Naples ? » Je me tournais vers la compagne d'Elea. « Mlle. Leandra... C'est un plaisir de revoir votre mine de petite fille peu aimable... » Une soirée sans provocation n'est pas une soirée ! « Oh, j'ai une idée ! Et si vous vous joigniez à nous ? Nous sommes installés là-bas... Ou mieux ! Ugo ! Viens voir ! »

« C'est ça... dis plutôt que t'as la trouille. Bah je t'en veux pas, tout le monde n'a pas le goût du risque et le sens du sacrifice pour la communauté ». Ugo prenait un peu d'avance sur son ami, après tout, il savait parfaitement que comme chaque année, il allait y avoir des pizzas infectes et que son ami Mattéo ne se gênerait pas pour rire de sa tête dégoûtée. On ne pouvait pas lui en vouloir de vouloir prendre sa revanche. Leurs retrouvailles amicales furent pourtant de courte durée puisqu'à peine servi, quelqu'un dans la salle appela Mattéo et il dû s'excuser pour aller voir de qui il s'agissait et ce qu'on lui voulait. A croire que toute la ville connaissait Mattéo Dileoni. Ugo le suivit du regard pour voir à qui il allait parler mais visiblement ces personnes étaient assises et la pizzéria étant déjà bondée, il n'y voyait pas grand chose. Attendant que mister populaire se décide à refaire son apparition pour profiter de cette soirée entre mecs, Ugo avala une gorgée de whisky... pas terrible mais ça avait au moins le mérite de mettre en éveil son estomac et de lui donner du courage avant la dégustation de pizzas au goût parfois douteux.

Il entendit soudain la voix de Mattéo qui lui demandait de venir. Quoi ? En deux minutes à peine il avait déjà trouvé des donzelles ? Son ami accompagna ceci d'un geste sans équivoques pour l'incité à le rejoindre. Ugo prit son verre et entreprit de se glisser dans la foule pour rejoindre son ami déjà attable avec deux demoiselles. Bah voyons Mattéo, déjà en chasse... et il avait choisit de chasser la tigresse apparemment. Léandra, ni plus ni moins. Elle se tenait droite, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle n'avait pas l'aire ravie.
« Léandra ma chère, caches ta joie surtout. Ton ravissement de me voir me va droit au coeur ». Il accompagna sa phrase d'un petit sourire en coin histoire d'enfoncer le clou avant de se tourner vers la jolie rousse qui l'accompagnait. Son expression changea radicalement, passant du jeune homme provocateur au jeune homme charmant et amical.
« Bonsoir, nous n'avons pas eu le plaisir d'être présentés. Je m'appelle Ugo, enchanté ».
Il tendit la main à la jeune femme, un sourie toujours accroché au visage. Il n'avait rien contre la jolie rousse et il savait que se montrer courtois envers elle ferait encore davantage enrager son amie. Ugo se comportait bien avec la gente féminine, mis à part avec celles qui lui résistaient où celles dont il avait fini par obtenir ce qu'il voulait. Il espérait juste que la jeune femme n'était pas aussi misanthrope que son amie Léandra.

Inutile de se cacher derrière ma paille ni mon verre, Mattéo se ramenait à la table ravi de voir Elea et il ne manqua pas de remarquer ma présence. J’étais surprise de voir qu’Elea aimait la compagnie de ce prétentieux et j’observais la scène qui se déroulait sous mes yeux en tant que simple spectateur. Non je n’avais pas la moindre envie de participer au show de Mattéo. Pourtant j’y fus contrainte. «Mlle. Leandra... C'est un plaisir de revoir votre mine de petite fille peu aimable...» J’entrouvris la bouche pour lui répondre mais mon regard croisa celui d’Elea, je ne pouvais pas lui faire ça la pauvre, un long soupire s’échappa de mes lèvres je forçais un sourire pour répondre au jeune homme. « ouais… moi aussi qui l’eut cru ? » Je lui adressais un clin d’œil pour qu’Elea évite de s’apercevoir de mon sarcasme. Enfin à tous les coups cet idiot n’allait pas comprendre la subtilité. « Oh, j'ai une idée ! Et si vous vous joigniez à nous ? Nous sommes installés là-bas... Ou mieux ! Ugo ! Viens voir ! » Les yeux écarquillés je tentais de faire signe à Elea de refuser mais celle-ci semblait emballer par cette idée. Et voila maintenant qu’il allait squatter notre table avec Ugo en prime. J’aurais vraiment du refuser de venir à cette stupide soirée !

Ugo ne perdit pas de temps pour rappliquer, les lèvres scotchées à ma paille j’avais pris un rythme rapide pour boire mon cocktail. Il n’y avait plus que ça à faire de toute façon ! Se prendre la murge du siècle pour oublier que je passe une soirée en compagnie de ces types ! « Léandra ma chère, caches ta joie surtout. Ton ravissement de me voir me va droit au coeur » Je levais le regard vers Ugo et penchais la tête sur le côté. « Dis plutôt que tu ne peux pas te passer de moi plus de cinq minutes ! » Lui il allait prendre cher, car si par respect pour Elea je ne pouvais attaquer Mattéo, Ugo lui était un inconnu aux yeux de ma colocataire, je pouvais donc me lâcher un peu plus. C’est en soupirant que je poussais mon sac du siège pour le poser par terre. Pendant que Ugo se présentais à Elea j’en profitais pour finir mon cocktail. Je crois qu’il va me falloir plus d’alcool. Je m’emparais de la carte des apéritifs et la collait sous le nez d’Ugo. « Toi qui est connaisseur, choisi moi un truc bien fort et bon ! » Un large sourire fendit mon visage tandis qu’Elea qui savait bien que je ne tenais pas l’alcool me regardait avec étonnement.

Je posais ma main sur la sienne et me penchais sur la table pour lui murmurer. « C’est la fête hein! Je m’aide à me détendre ok? » Je lui adressais un large sourire et un clin d’œil, tout en caressant le dos de sa main avec un regard rassurant. Si je devais passer la soirée avec ces types j’allais avoir besoin d’une bonne dose pour sourire et puis je n’avais pas l’intention de frôler l’ulcère ce soir !

Comme tout le monde, Elisea connaissait la traditionnelle fête de la pizza qui se déroulait à Naples. Quel napolitain de censé pouvait vivre dans cette magnifique cité -ville poubelle soit dit en passant- et l'ignorer ? Aucun ! Ou alors ça n'était pas un vrai napolitain ! Et comme tout le monde, elle en avait entendu parlé durant ces dernières semaines. C'était un événement tellement important, réunissant tout le monde autour d'un morceau de pâte garni ! Oui, à présent, Elisea percevait cette fête ainsi. Elle qui pendant son enfance, ses plus jeunes années, avait toujours pris plaisir à participer à cette fête, elle n'en avait plus le goût aujourd'hui. En tout cas, elle ne se démenait plus comme avant pour cela. Fini les longues préparations avec sa grand-mère, en racontant des histoires et des anecdotes sur le plat national, la fierté de l'Italie. Terminé les repas en famille et la balade près du port en dégustant une glace pour digérer le festin tout juste achevé. Tout cela n'avait plus réellement de sens pour elle depuis que la pièce maîtresse de sa famille, sa grand-mère, était décédée deux ans auparavant et que son père avait foutu le peu d'esprit de famille qu'il restait chez eux en l'air. Cette année, comme l'année passée, elle n'avait donc rien prévu. Pas de pizza prête à enfourner arrivée à la maison. Pas de petit repas. Pas d'invitation. Rien. Pas même un coup de téléphone. Mais se retrouver toute seule dans son appartement alors qu'une superbe ambiance semble animer les rues ça n'a rien d'amusant. Même avec une bonne bouteille de vin et un vieux film classique, Elisea était attirée par ce qui se passait à l'extérieur.

Ce sont ces envies de prendre l'air, de voir ce qui se tramait à Naples, qui finirent par la pousser à mettre le nez dehors. Manteau sur le dos et sac à main sur l'épaule, elle avait opté pour dîner en ville. Seule, bien sûre... Histoire de ne pas déroger à la nouvelle règle qu'elle s'était fixée, soit : ne pas célébrer cette fête. Et en effet, là, ça rentrait dans le contrat. Pas d'amis, juste un plat de pâtes dans un restaurant, comme un jour lambda de l'année. Elle avait envie d'un gratin de pâte aux trois fromages, spécialité d'un restaurant réputé de la ville. Un des plus anciens d'ailleurs... L'image de l'Italie à l'état pur ! Mais une fois devant la porte, lorsqu'on lui demanda son nom pour la réservation et qu'elle précisa ne pas avoir appeler à l'avance pour ce soir, on lui fit comprendre qu'elle pouvait faire demi-tour. « Pardon ? Vous me mettez à la porte ? Il y a tout plein de table là-bas !
- Ce sont des réservations madame...
- Mademoiselle ! Bon si j'étais venu avec une équipe de rugbymen, j'aurais compris le refus... Mais je suis seule. Une petite place... S'il vous plait... Je tuerais pour un plat de votre délicieux gratin !
- On ne sert pas de pâtes ce soir Mademoiselle...
- Comment ?! »
C'est à ce moment là qu'un homme, tout de noir vêtu, la bouscula. Il passa sans un mot, suivit par deux autres hommes. C'étaient qui ?! Ils se prenaient pour qui ces gorilles ?! Pourquoi on ne leur demandait rien à eux, hein ?! Elisea ouvrit la bouche pour se plaindre, mais on la stoppa net.
« Mademoiselle ! -L'employé lui faisait les gros yeux, lui faisant comprendre que c'était dans son intérêt de la boucler.
- Je ne partirais pas d'ici avant d'avoir mangé ! » Un scandale ? A peine !

Son apparition avait eu l'effet escompté, Léandra de semblait pas, mais alors pas du tout ravie de le voir. Surprise jolie brune, ce soir tu vas t'amuser. Apparemment décidée à s'offrir un petit remontant, elle s'empressa de lui mettre sous le nez la carte accompagné d'un « Toi qui est connaisseur, choisi moi un truc bien fort et bon ! ». Le jeune homme n'allait pas se faire prier, elle voulait boire, et bien elle n'allait pas être déçue, elle s'était adressée pile à la bonne personne. Et puis une Léandra pompette ça risquait d'être très drôle. Vous voulez qu'on vous fasse boire ? Invitez Ugo à une soirée, il sait faire lui même des cocktails et des mélanges pour vous faire tourner la tête sans que vous vous en aperceviez vraiment. Et si vraiment vous voulez vous mettre une mine, tentez de boire autant que lui, en général vous finirez en train de faire le poisson rouge nageant sur le parquet tandis qu'il sera mort de rire en vous regardant. Léandra voulait vraiment boire ? Ugo ne pouvait qu'approuver, et ça risquait d'être très drôle. Il avala une nouvelle gorgée de whisky et commença à lire la carte en fonçant droit sur les alcools forts, il lui fallu quelques secondes à peine pour choisir ce que Léandra allait boire. Il connaissait la maison, il savait quels alcools étaient forts ici, l'avantage c'est que le restaurant avait plutôt de bons alcools.
« Je te conseille le ti' punch, leur rhum est excellent et je peux te garantir qu'il décoiffe. Il ne se moquent pas de toi sur la quantité d'alcool... mais tu devrais commander des glaçons avec pour le diluer, je sais pas si tu as le palet assez développé et assez solide pour boire un ti' punch sec. Enfin je dis ça pour toi, je veux pas que tu t'étrangle c'est tout. » Et voilà, enveloppez le tout d'une petite provocation et la demoiselle tomberait dans le panneau. Enfin, mieux valait de pas sous-estimer Léandra, elle était loin d'être bête, mais il suffisait de profiter de la sainte horreur qu'elle avait de lui et qu'elle semblait avoir de Mattéo pour la faire un peu descendre de son piédestal et la décoincer un chouilla.

C'est alors qu'il entendit des éclats de voix provenant de l'entrée du restaurant, curieux, comme beaucoup de gens dans le restaurant d'ailleurs, il tourna la tête en direction des voix pour voir de qui il s'agissait. Il fût surpris lorsqu'il aperçu Elisea Albericci, une jeune femme peu commode qu'il avait rencontré quelques jours plus tôt et dont il ne connaissait le prénom que grâce à sa carte de professionnelle qu'elle lui avait remise pour qu'il paie le pressing de son chemisier qu'elle avait elle-même taché par sa maladresse. Tout bien réfléchi, cela n'aurait pas du l'étonner, ça ne faisait que deux fois en l'espace de trois jours qu'elle se faisait remarquer dans un lieu public, elle était sacrément culottée.
« Je reviens, j'en ai pour une minute. » Sans plus de cérémonie, il se leva et se dirigea vers l'entrée. Elisea se trouvait face à une employée du restaurant, une femme d'une quarantaine d'années qui contrôlait les réservations et accueillaient les clients. Cette dernière n'avait apparemment pas l'intention de laisser la jeune femme entrer, les réservations étaient complètes depuis maintenant deux semaines et ils avaient la consigne de ne laisser entrer que ceux qui avaient réservé sinon ça risquait d'être un sacré bazar. Ugo intervint juste au moment ou le ton commençait à monter entre les deux femmes Il s'adressa d'abord à Elisea, feignant des retrouvailles attendues avant de se tourner vers l'employé.« Ah bah pas trop tôt, on t'attend depuis vingt minutes et il vont pas tarder à servir les pizzas. Elle est avec nous, on est le groupe installé à la table du fond, on avait réservé. » Elisea sembla vouloir répondre mais il lui donna un petit coup de coude dans le bras pour l'inciter à se taire, c'était la seule façon pour elle de rentrer alors elle avait plutôt intérêt à se taire et à le laisser faire.
-  Oui je me souviens de vous mais il me semble que vous n'étiez que deux quand vous êtes arrivés.
-  On s'est retrouvé à l'intérieur en fait, on avait fait des réservation séparées et la demoiselle est avec nous. 
-  Si vous le dites, mais je ne vois toujours pas son nom sur la liste ni dans votre réservation, ni dans celle de vos amies. 
Ok, il allait falloir la jouer fine, une bonne femme d'une quarantaine d'années apparemment amer, c'était parfait. Un petit sourire charmeur, une phrase flatteuse et c'était dans la poche
-  S'il vous plaît madame, il y a dû y avoir une erreur. Une femme charmante comme vous ne peut pas la laisser dehors. On dirait pas comme ça mais je vous assure qu'elle peut se faire discrète quant elle veut.  L'employée sembla hésiter un moment mais fini par céder.
-  Bon très bien, du moment que c'est la dernière vous pouvez rentrer. 
-  Oui, on n'attendait plus qu'elle. Merci ! 
Ugo prit la jeune femme par le bras pour l'inciter à le suivre mais elle se dégagea rapidement.
-  Décidément, c'est une habitude chez vous de faire un scandale pour tout et n'importe quoi. Vous aimez vous faire remarquer on dirait.
Il la conduisit jusqu'à la table où il lui présenta la joyeuse troupe.
« Tout le monde voici Eliséa une connaissance, Eliséa je vous présente tout le monde c'est à dire Mattéo mon meilleur ami, Léandra ma meilleure ennemie et Elea la meilleure amie de ma meilleure ennemie. »

hj : Sorry, trop long mais j'avais plein de truc à faire faire à Ugo. Promis je raccourci au prochain post.

« Je te conseille le ti' punch, leur rhum est excellent et je peux te garantir qu'il décoiffe. Il ne se moquent pas de toi sur la quantité d'alcool... mais tu devrais commander des glaçons avec pour le diluer, je sais pas si tu as le palet assez développé et assez solide pour boire un ti' punch sec. Enfin je dis ça pour toi, je veux pas que tu t'étrangle c'est tout. .» Ugo et son habituelle amabilité, je le gratifiais d’un sourire forcé tout en exagérant un petit ricanement. Je baissais aussitôt la tête pour ne pas avoir à affronter le regard moqueur de Mattéo ou la mine étrange que me faisait Elea. J’avais promis de me tenir correctement, mais avec ces deux types à ma table ça n’allait pas être une tâche facile. Des cris retentirent attirant mon attention je levais les yeux et me penchais sur le côté pour regarder qui faisait son scandale. Lorsque je remarquais une grande blonde aux airs de euh…je vais être vulgaire… Donc je disais une grande blonde que Ugo ne tarda pas à rejoindre et le comble dans tout ça ? Il l’invita à la table. J’avais promis à Elea de tout faire pour passer une agréable soirée mais elle avait omis de me dire que c’était une soirée organisée par la croix rouge. Je plaquais la paume de ma main sur mon front, me voila bien entourée, Ugo qui me faisait l’effet du poil à gratter de plus en plus piquant, Mattéo qui lui me collait la nausée et voila miss pimbêche qui se croit tout permis en montrant ses gambettes.

Fort heureusement les apéros ne tardaient pas à arriver et j’en recommandais bien que ce soit assez fort. Je devais me donner du courage et puis si je roulais sous la table je ne serais pas une grande perte et au moins je serais tranquille. Bien que le restaurant soit bondé de monde l’organisation était parfaite, nous ne tardions pas à avoir nos pizza, je me délectais du moment ou je pourrais enfin partager du plaisir avec quelqu’un : ma pizza et moi allions faire un excellant tête à tête ! Plus besoin de lever les yeux vers les deux « couples » plus besoin de mimer des sourires ou autres hochements de tête, j’étais enfin pour la première fois de la soirée : BIEN ! Je doute que ce soit la simple magie de la pizza mais aussi le fait que l’alcool me tournait légèrement la tête de quoi me rendre joyeuse rien qu’à regarder des olives ! C’est alors que quelqu’un osa déranger mon intimité avec mademoiselle Margarita ! Je levais un regard noir vers l’homme qui venait de crier « Ceci... est une prise d'otage» Après un profond soupire d’agacement je me penchais et plongeais ma main dans mon sac. Je cherchais mon téléphone dans mon sac Arturo allait entendre parler de moi, il avait intérêt à bouger ses fesses pour me sortir de la et je savais qu’il en avait les moyens ! Sauf que manque de chance les renforts arrivaient pour nous confisquer les téléphones. Je sursautais et j’en tombais de ma chaise, le seul réflexe que j’eus après m’être cognée le menton sur la table était de tout lâcher avec violence. Je jetais donc mon téléphone en l’air, il ne sembla pas apprécier sa rencontre violente avec le sol. Je me relevais précipitamment et attrapait un verre je bu le contenu cul sec, ma gorge était sèche j’étais terrifiée, je m’étais fait remarquer alors prise de panique je m’emparais du verre d’Ugo, puis celui de Matteo, d’Elea et enfin de la blonde sauf que ces alcools forts et différents me donnaient la nausée sans compter que je les avais bu trop vite. C’est après avoir toussé dans mes mains que je décidais de m’attaquer à ma pizza comme prise par une violente crise de boulimie. Je tentais surtout d’éviter de croiser le regard terrifiant de ces hommes et je trouvais n’importe quoi à me mettre dans la bouche. Oui c’est ça, boire, manger, tout avaler pour ne pas hurler ou me mettre à pleurer.

 Ugo avait finit par nous rejoindre, et je constatait avec plaisir que la jolie Léandra était toujours d'une humeur massacrante. Quel bonheur ! Elle allait à nouveau m'offrir une joute verbale digne de ce nom. A croire que j'avais commis le plus grand des affronts à son égard, elle me dévisageait presque. Du moins, elle tentait de paraître neutre et courtoise, alors que je savais pertinemment qu'il n'en était rien ! Son ironie piquait, j'adorais ça ! Visiblement, ça ne passait pas non plus avec Ugo, qu'elle semblait avoir déjà croisé par le passé. Lui ? Ne pas se passer de cette casse-pied, certes très mignonne mais un peu ronchonne ? Je ne pu m'empêcher d'étouffer un petit rire en adressant un regard à mon meilleur ami. Jusqu'à ce qu'elle lui demande conseil pour son choix d'apéritif. Ce que j'avais envie qu'il l'oriente habillement vers un alcool bien fort, tout en usant de provocation pour qu'elle fonce droit dans le panneau. L'idée de la voir pompette me faisait jubiler d'avance. Méchant ? Non, je voulais la voir détendue, naturelle et spontanée. Pas coincée et froide comme un iceberg. Ô joie ! Nos grands esprits s'étaient rencontrés et il l'avait fait ! Ça n'était pas pour rien qu'on s'entendait si bien ! Observant la demoiselle du coin de l'œil, avec un air moqueur ; je fis en sorte de porter mon attention sur la rouquine non loin de moi. Ça aurait été un comble de délaisser une demoiselle alors que je venais de m'incruster à sa table ! Si bien que je ne prêtais plus attention au reste de la clientèle.

Très vite, Ugo me laissa en compagnie des deux miss, se levant de table. J'acquiesçai sans un mot, et le suivait du regard quelques instants. Lorsque je le vis se stopper à l'entrée du restaurant, près d'une blonde, j'esquissai un sourire en coin. Toujours d'attaque le petit père ! Il s'absenta quelques minutes ; vraisemblablement le temps d'inviter la jeune femme à se joindre à nous. Il la présenta comme étant une connaissance, me rassurant alors sur ses capacités à emballer une nana. On était encore dans la même cours, il ne la connaissait pas d'aujourd'hui. Hey ! C'est important de savoir qu'on est pas à la traine !
« Meilleure ennemie ? Toi aussi ? » -m'étonnais-je à voix haute, en sentant alors le regard d'Elea se poser sur moi. Oup's ! C'était sortit tout seul ! Et ça ne devait pas mettre très à l'aise la demoiselle Léandra. « Ça va, je plaisante ! ...Enchanté Elisea. » -lançai-je pour rattraper le truc. Enfin, si on pouvait réellement rattraper quelque chose. Comme cette soirée par exemple. Qui me paraissait un peu... bizarre ! Jusqu'à ce qu'on nous annonce une prise d'otages. Oh la bonne blague ! De dos à l'accueil, je ne voyais rien de ce qui se passait. Spontanément, je me mis à rire. Bêtement d'ailleurs... Si j'avais su. C'est en sentant un objet non identifié sur mon épaule que je me suis stoppé, tournant légèrement ma tête sur le côté. J'étais figé. « Mon patron te fait rire ?
- Euh non... C'était... Eum... Nerveux ? » Il soupira et me demanda de me tenir à carreau, après avoir récupéré mon téléphone. Et elle ? On ne lui disait rien ? Alors qu'elle s'était mise à manger pour quatre, descendant mon verre au passage. Tranquille la nana ! Ça ne lui coupait pas l'appétit ! J'opinais du chef, craignant de me prendre une balle dans le derrière. Bordel, on était dans une sacrée m*rde !

Et voilà une soirée qui débute plutôt bien ! Une bonne pizza en compagnie de Léandra, et d'agréables retrouvailles avec Mattéo. Ce dernier nous rejoint pour me faire la bise. A en voir la tête de la brunette, je doute qu'elle soit vraiment ravie d'une telle arrivée, ce qui me mets plutôt mal à l'aise pour elle. Je ne voudrais pas lui imposer quoi que ce soit pour la soirée, mais à priori, c'est un peu tard pour ça, puisque Mattéo a la bonne idée de faire venir son ami. Quelque chose me dit que lui et Léandra se connaissent déjà. Aurais-je fais une boulette ? Visiblement. La brunette semble de moins en moins bien, et je n'ose rien dire... Enfin, j'ai bien compris son manège, le coup de l'alcool pour oublier la mauvaise compagnie, on ne me la fait pas à moi... Ugo s'absente un moment, mais je ne fais pas vraiment attention où il va, me préoccupant plus de l'état de Léandra que du reste pour l'instant. J'essaie vaguement de suivre la conversation entre elle et Mattéo, mais oublie vite l'idée. C'est une fois qu'Ugo revient à la table, en compagnie d'une charmante blonde, que je me décide à me réveiller un peu. C'est vrai que depuis l'arrivée des garçons, j'ai eu un peu de mal à suivre. Il faut dire que le comportement de Léandra m'a un peu intrigué.

« Excusez-moi, je reviens. » Fais-je tout en me relevant et réajustant mon haut. Il serait peut-être temps que j'aille faire un tour aux toilettes, avant que ma vessie n'explose. Je pensais pouvoir tenir jusqu'à ce qu'on rentre, mais j'ai eu tort. Je m'apprête à quitter la table, lorsqu'une voix grave résonne dans la salle. « Ceci... est une prise d'otage. » Je reste un instant sans bouger, fixant l'homme qui venait de parler. Est-ce que c'est une blague ? J'en ai pas vraiment l'impression, les gens commencent à paniquer, certains se cachent sous les tables. Woah, astucieux... Je n'ai toujours pas bougé, restant debout comme une idiote. C'est alors qu'une lourde pression sur mon épaule m'oblige à me rasseoir, c'est un des sbires de l'homme, qui, au passage, m'adresse un regard bien loin d'être rassurant. Je me pince les lèvres et balance mon portable par terre, comme les autres, en le regardant s'éloigner, avant de tourner la tête vers les autres. Léandra ne semble pas aller bien... Elle s'amuse à vider tous les verres de la table, y compris le mien, avant de s'empiffrer de pizza. Je commence sérieusement à avoir envie de pisser. Tout en imitant un gamin qui veut aller au petit coin, je me penche vers la jeune brunette « Lé... Léandra.... » mais celle-ci ne m'écoute pas, trop occupée à engouffrer son assiette à grande vitesse. De toutes manières, je ne vois pas trop ce qu'elle pourrait faire pour moi. On nous a demandé de ne pas bouger, alors soit je me pisse dessus, soit je me retiens jusqu'à la fin. Sauf que, j'ignore quel genre de fin il y aura, et surtout, quand ! Ça peut durer 2 minutes, comme 2 jours. C'est fou ça, je me préoccupe plus de ma vessie que de ma vie. Je savais bien que j'aurai dû y aller dès le début.

C'est à force de bouger comme une hystérique sur ma chaise, que le sbire de tout à l'heure revient en pointant son arme juste devant mon nez. « Qu'est-ce qu'elle a à bouger comme ça la rouquine ?! » Je relève lentement mon regard vers son visage, après avoir aussitôt cessé de bouger. « J'aimerais aller au petit coin... » « Quoi ?! » J'hésite à répéter, par peur qu'il me remballe. Après tout, qu'est-ce que je perds ? Peut-être la vie ? Pour demander à aller aux toilettes ? Mais non. Enfin, peut-être que si... Et puis merde ! J'vais me faire dessus ! « J'aimerais aller au petit coin ! » Répétais-je un peu plus fort, mais toujours avec aussi peu d'assurance dans la voix. L'homme me regarde un moment dans les yeux, sans réagir. Je pensais qu'il allait se foutre de ma gueule, mais au lieu de ça, il me fait un signe de la tête, pour que je me lève, sans détourner son arme de mon visage. Quelques têtes se tournent vers nous. Je tente de me faire toute petite en avançant entre les tables, le regard baissé vers mes chaussures. Le sbire me suit de près, et quelque chose me dit que son flingue n'a toujours pas quitté sa cible. Je suppose qu'un seul geste de travers de ma part et je peux dire adieu à ma pizza, et à tout le reste d'ailleurs. Il me pousse dans le dos avec le canon de son arme, me forçant à avancer un peu plus vite. A peine entrée -avec lui, évidemment, puisqu'il ne veut pas me laisser seule-, je sens sa main me tripoter un peu partout sur le corps, sans doutes pour vérifier que je n'avais pas gardé mon portable ou quoi que ce soit d'autre sur moi, qui me permettrai de prévenir quelqu'un à l'extérieur. « T'as trente secondes, pas plus. Et pas de verrou ! » Fini-t-il par me dire en me poussant vers les toilettes. Ben voyons, il veut pas non plus entrer avec moi pour vérifier que je fais bien pipi ou que j'écris pas S.O.S sur une feuille de P.Q ? Je soupire et me dépêche d'entrer dans une cabine.