« Raah ! tu m’énerve ! » Criai-je à Freddy qui faisait encore des siennes. Il y avait eu un temps où tout était sous contrôle, où j’arrivais à la calmer par un câlin ou la douceur de mes mots, mais ce temps semblait si lointain maintenant. Freddy s’était laissé emparer par un stress énorme et elle n’était plus capable de s’en débarrassé. Elle était tellement stressée que la nuit, elle m’empêchait de dormir. J’étais encore éperdument amoureux d’elle, mais son comportement m’exaspérait au plus haut point. À maintes reprises, l’idée de m’enfuir, de la quitter et ne jamais revenir me traversait l’esprit, mais je l’aimais beaucoup trop pour lui faire une telle chose. Freddy avait besoin de moi, même si mes tentatives de l’apaiser n’avaient plus aucunes effets sur elle. Je claquai la porte de l’appartement et descendit les escaliers qui tremblaient sous mon poids. J’avais besoin d’être seul un moment, histoire de décompresser et de revenir à la maison calme et disponible pour ma copine. Mais malheureusement, le quartier était loin d’être paisible. Les italiens, ça parle fort et ça prend de la place. Mes oreilles bourdonnaient à cause du brouhaha et j’avais de la difficulté à marcher en ligne droite sans toujours foncer sur une corde à linge. Je changeai donc de direction et m’en allai vers la montagne, là, j’y serais beaucoup plus tranquille. Je marchai pendant plusieurs heures, mes pensés errant toujours sur Freddy. Elle occupait mon esprit en entier. Elle m’avait offert du bonheur et de l’amour, mais aujourd’hui, je me demandais sincèrement où ces deux cadeaux étaient passés. Ça faisait déjà bien longtemps que j’avais fait une croix sur le vœu d’une vie normal, car visiblement, il n’y avait rien de normal dans la mienne. J’aperçu au loin le soleil qui descendait pour laisser place à la lune, je réalisai qu’il se faisait tard. Contre mon gré, je rentrai à la maison, espérant que Freddy se soit endormi, pour que je n’aie pas à la confronter encore une fois.

J’arrivai à l’appartement et j’ouvris la porte qui grinça, je pinçai les lèvres. Les lumières étaient toutes éteintes. J’entrai en arquant les sourcils. « Freddy ? ». Aucune réponse. Je fis le tour de la pièce et vit un petit faisceau de lumière provenant de sous la porte de la salle de bain. Peut-être était-elle sous la douche, mais étrangement, je n’entendais pas l’eau couler. Un sentiment d’inquiétude s’empara de moi et je me dirigeai rapidement vers la salle de bain. Ouvrant la porte je découvris Freddy, devant le miroir, une lame de rasoir en main, son bras gauche en sang. J’ouvris la bouche de stupeur. Sans trop réfléchir je lui sautai dessus et lui arrachai la lame que je jetai immédiatement dans la poubelle. « Mais.. mais qu’est-ce qui t’arrive Freddy .. ? »